La renaissance du Beaujolais

De jeunes viticulteurs s’installent, profitant d’un prix du foncier encore très accessible, sur des terrains permettant un encépagement plus adapté au changement climatique.

Édition 028 de mi-avril 2023 [Sommaire]

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© Bruno Cantuária/Pexels

Comme le muscadet, le beaujolais a longtemps souffert d’une réputation de vin de comptoir, facile, de qualité moyenne voire médiocre mais propulsé par la tradition du beaujolais nouveau. En perte de vitesse aujourd’hui, elle donnait lieu, chaque 3e jeudi de novembre, à de nombreuses manifestations et commentaires pour mettre en avant la qualité prétendue du produit, ses arômes de banane ou de fraise des bois selon l’année. C’était l’occasion fort sympathique d’une bonne soirée entre amis autour d’une assiette de cochonnailles chez votre caviste préféré qui réalisait, à l’occasion, son chiffre du mois.

Mais, revers de la médaille, ce rendez-vous marketing a finalement été contre-productif et le beaujolais dans son ensemble, crus compris, a payé au prix fort cet effet de mode, la facilité et l’uniformisation des goûts : surproduction, arrachage de vignes, perte de valeur du foncier dans les terrains impropres aux vendanges mécaniques.

Aujourd’hui la région commence à sortir de la crise et connaît un début de renouveau.

De jeunes viticulteurs s’installent, profitant d’un prix du foncier encore très accessible, sur des terrains permettant un encépagement plus adapté au changement climatique. L’espoir renaît.

La situation est bien différente dans les crus du Beaujolais notamment Moulin-à-Vent, Juliénas, Chénas, Saint-Amour, Chiroubles et Morgon. De vieilles maisons ont une réputation bien établie, fruit d’un travail constant. C’est le cas de Louis-Claude Desvignes à Morgon, domaine familial depuis huit générations, exploité aujourd’hui par ses enfants Claude-Emanuelle et Louis-Benoît. Ils produisent des vins de terroir riches, raffinés, issus d’une viticulture bio, de vinifications exigeantes et d’élevages en cuve.

Une large gamme s’offre à vous depuis la cuvée La voûte Saint-Vincent jusqu’à Les impénitents en passant par la Côte du Py Javernières, Corcelette et Javernières, dans une fourchette de 15 à 25 euros.

Vin de plaisir immédiat ou de longue garde, ils accompagneront à merveille un jambon persillé, un coq au vin et pourquoi pas une tête de veau. Aucune hésitation sur cette valeur sûre.