Baisse de leurs salaires : les experts ne s’en laissent pas « compter »…
Chez Ernst & Young et associés, multinationale de l’audit et du conseil en stratégie, l’une des quatre plus grandes sociétés implantées à ce titre sur le marché, on se sait parmi les salariés les mieux payés de France. Pour autant, ces diplômés des plus prestigieuses écoles ou universités d’économie, de commerce ou de management ne veulent plus perdre leur vie à la gagner. Parmi leurs revendications, le refus de dépasser les quarante-huit heures de travail hebdomadaire. Le déclencheur ? Une dégringolade salariale qui passe mal auprès de salariés dont le métier est l’expertise comptable…
Austérité ou burn-out ? À quelle sauce voulez-vous être mangés ?
La réponse est : nous ne voulons pas du tout être mangés. Mais pour les employeurs, c’est sortir de la question ! Ils ont toujours présenté le choix « emploi ou salaires » comme coulant de source, naturel en quelque sorte. En réalité, l’idée que le salaire serait l’ennemi de l’emploi relève du dogme plus que de l’analyse économique. Mais c’est bien au nom de cette vision biaisée que les gouvernements, ces dernières décennies, se sont employés – et s’emploient encore – à mettre en œuvre des politiques de baisse de ce qu’ils appellent des « charges », malgré le fait que les effets promis sur l’emploi ne soient pas au rendez-vous.
Pandémie, confinements… Et pourtant, les conflits se mènent
La pandémie n’a interrompu ni les logiques économiques des directions d’entreprises ni leurs façons de faire. Mais elle a modifié de façon paradoxale les termes de la contre-offensive syndicale et ceux de l’intervention des salariés. Regards croisés et enseignement de trois conflits d’envergure avec Daniel Bertone, délégué syndical Cgt chez Aéroport de Paris ; Serge Paolozzi, délégué syndical central Cgt chez General Electric Grid ; Denis Pérez, délégué syndical central à L’Équipe ; et Pierre Tartakowsky pour Options.