Bouteilles – Vive l’esprit coopératif (et paroissial)

Loin des prix stratosphériques des grands crus de bordeaux, la cave coopérative La Paroisse propose d’excellentes productions dans l’Aoc haut-médoc. À découvrir, alors que le millésime 2022 s’avère exceptionnel.

Édition 034 de mi juillet 2023 [Sommaire]

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© Bruno Cantuária/Pexels

Les prévisions se confirment à Bordeaux, tant du point de vue qualitatif qu’au niveau des prix. La presse, unanimement dithyrambique, salue une réussite exceptionnelle et je retrouve sans surprise des crus classés que j’affectionnais particulièrement.

Les châteaux Léoville Las Cases, Cos d’estournel, Pichon Baron, Troplong-Mondot et L’Évangile. Cette dernière propriété, 22 hectares sur le plateau de Pomerol, plantée a 80  % de merlot, resta dans la même famille de 1862 à 1990, quand les domaines Baron de Rothschild Lafite en firent l’acquisition.

L’Évangile est un vin plein, élégant, doté d’un bouquet et d’une finesse incomparables  ; satiné dans son toucher en bouche, il devient peu à peu sensuel, séducteur. Il sort à 312 euros la bouteille et ne fait pas figure d’exception dans cette catégorie car, côté prix, la fourchette se situe globalement entre 150 et 350 euros, voir plus !

On peut bien sûr trouver quelques exceptions avec de belles réussites comme les châteaux Laroque à Saint-Émilion, Haut-Bergey à Pessac-Léognan, Lilian Ladouys et Les Ormes de Pez à Saint-Estèphe. Cela étant, les grands crus demeurent, dans leur ensemble, inaccessibles.

Vive l’esprit coopératif

Mais il existe un autre monde du bordeaux. De nombreux producteurs, vignerons indépendants ou coopérateurs, peuvent satisfaire les amateurs les plus exigeants pour des plaisirs plus immédiats. C’est le cas de la cave coopérative La Paroisse, à Saint-Seurin-de-Cadourne, en appellation haut-médoc.

Sous l’ancien régime, au temps où les villages n’étaient pas encore des communes, on appelait «  paroisse  » un groupe de hameaux dont les habitants, le dimanche, fréquentaient la même église. Fondée en 1934, la société coopérative de vinification de Saint-Seurin regroupa des petits viticulteurs et même des crus bourgeois que la crise aurait condamnés à disparaître. Parce que l’union fait la force, ils mutualisèrent leurs récoltes  et leur savoir-faire et décidèrent de maintenir La Paroisse sur leurs étiquettes.

L’accueil est toujours excellent dans cette unité familiale de 50 hectares – ce qui est peu pour une coopérative. On ne vous fera pas la lecture des évangiles, mais une dégustation de la production, à commencer par leur cuvée phare, La paroisse, vieillie exclusivement en cuve, un vin dominé par des notes de fruits rouges, portées par une structure tannique souple et une belle longueur en bouche  ; 9,70 euros la bouteille.

La montée en gamme se fera avec Le grand paroissien (12 euros) et L’élite de la Paroisse (22 euros) sans oublier un excellent rosé de cabernet qui trouvera sa place sur votre table de vacances… que je vous souhaite bonnes.