De simples « amateurs » ou d’authentiques travailleurs ?
Elles sont partout ! Les plateformes se sont diversifiées bien au-delà du seul travail distribué sur une zone géographique précise ; elles procurent en ligne des services allant de la programmation informatique, à la traduction, en passant par la réalisation de petites tâches de bureau répétitives. Ces services requièrent une force de travail plus ou moins qualifiée et renvoient à l’existence d’une « foule » de microtravailleurs, actifs partout dans le monde, capable de traiter d’énormes volumes de données en un temps relativement court dès lors qu’ils possèdent une connexion fiable à internet.
Face à une logique de pur marché, les droits font un retour
Aux États-Unis de Joe Biden, les idées de redistribution sociale ne sont plus automatiquement associées au diable communiste ; l’État, loin d’être « le problème » émerge comme un facteur légitime de solution, garant d’intérêt général. Ce changement de cap percute fortement l’ambition des plateformes de dicter leur propre droit du travail. Ce processus d’affirmation juridique émerge comme un mouvement de fond et accompagne, même si c’est avec retard, la croissance de l’économie digitale dans le monde. La pandémie a exacerbé ce processus, singulièrement pour les livreurs de repas à domicile. Plus largement, la question du statut de celles et ceux qui œuvrent pour les plateformes numériques est devenue visible, tangible.
Syndicalisme : saisir l’instant et innover en méthode
Au-delà d’une évidence – être à l’écoute pour construire du revendicatif – l’expérience atteste qu’il n’existe que des cas particuliers, et des conflits qui s’élaborent avec un mode d’action pas toujours présent dans les Adn syndicaux, et dont une large part se cristallise de façon singulière dans le conflit et pas en amont. Notre table ronde avec Odile Chagny, Barbara Gomes, Nayla Glaise, Ludovic Rioux.