Égalité professionnelle ? Des actes !

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Une exigence unitaire de la Cgt, la Cfdt, Fo, la Cfe-cgc, la Cftc, la Fsu, Solidaires et l’Unsa.

Les organisations syndicales prennent au mot le président de la République. Elles réclament des moyens humains et financiers à la hauteur de l’enjeu, des dispositifs contraignants et une évaluation des politiques publiques à l’aune de l’égalité.

La cause de l’égalité rassemble. Dans un communiqué commun, les huit organisations syndicales appellent à intensifier la mobilisation militante en faveur de l’égalité professionnelle. Rappelant l’engagement du président de la République à faire de l’égalité une grande cause nationale du quinquennat, elles interpellent le gouvernement autour d’un ensemble cohérent de propositions.

Des sanctions contre ceux qui discriminent

Au chapitre de l’égalité salariale et professionnelle, elles appellent à rendre effectives les sanctions contre les employeurs qui discriminent et à passer, comme en Islande, d’une obligation de moyens à une obligation de résultat. Elles insistent sur l’urgence à limiter le recours aux contrats à temps partiel et aux contrats précaires en les rendant financièrement dissuasifs pour les employeurs et en améliorant la protection sociale des salariés. Elles soulignent l’importance de renforcer et de rendre obligatoires les indicateurs permettant d’identifier et de supprimer les mécanismes du plafond de verre.

Elles rappellent que le principe « salaire égal pour un travail de valeur égale » passe par une juste reconnaissance salariale des qualifications et des compétences dans les classifications, ce qui suppose la revalorisation des métiers à prédominance féminine (santé, éducation, administratifs, propreté, services à la personne…) dans le privé comme dans le public. Enfin, elles plaident pour la promotion de la mixité des métiers et des filières scolaires et universitaires.

Pour une parentalité mieux partagée

Le dossier de la parentalité partagée est central pour structurer une dynamique d’égalité. À ce titre, les organisations syndicales souhaitent voir se mettre en place un temps de travail et une organisation du travail permettant à toutes et à tous une bonne articulation de leur vie personnelle et professionnelle, notamment par la limitation des horaires atypiques : dimanche, soir et nuit, horaires morcelés…

Pour permettre une parentalité partagée, le congé parental devrait être allongé, rendu obligatoire et son indemnisation devrait être revalorisée notamment par une augmentation calculée en pourcentage du salaire. Le congé maternité quant à lui, devrait être étendu à toutes les travailleuses, quel que soit leur statut, et allongé à dix-huit semaines (préconisations de l’Organisation internationale du travail). Enfin, ces mesures devraient s’adosser au développement des lieux d’accueil pour la petite enfance, au renforcement des services publics avec des emplois stables.

Pour une sensibilisation annuelle obligatoire des salariés

La lutte contre les violences sexistes et sexuelles devrait s’organiser autour d’une prévention via une négociation obligatoire, des sanctions contre les employeurs qui ne disposent pas de plan de prévention et de procédure sécurisée pour les victimes et témoins. Ni l’emploi ni la carrière des victimes ne doivent – que les violences aient ou non un lien avec le travail – être mises en cause. La prise en charge médico-sociale et psychologique des victimes doit être effectuée sans frais.

Soulignant l’importance de la formation de l’ensemble des professionnels, les organisations syndicales appellent à mettre en place une sensibilisation annuelle obligatoire des salariés sur leur temps et lieu de travail. Elles insistent sur l’importance de maintenir, dans le public comme dans le privé, les missions et moyens des Irp en matière d’hygiène, de santé et de sécurité au travail. Elles appellent à mettre en place des référents formés et indépendants de l’employeur pour accompagner les victimes et alerter les employeurs, à étendre les prérogatives des commissions paritaires régionales interprofessionnelles (Cpri) à la prévention du harcèlement et des violences sexuelles, et celles des conseillers du salarié à l’accompagnement des victimes.

Gilbert Martin

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