Non, notre régime par répartition n’est pas en difficulté financière. Au contraire, du fait des réformes successives, il est malheureusement prévu que le niveau de vie des retraité·es chute et que le montant des pensions baisse dans le Pib (dixit le Cor) – sauf si notre mobilisation change la donne.
Non, le système français de retraites n’est pas « un des plus généreux au monde », les Françaises et les Français partent en retraite plus tard que la moyenne des pays de l’Ocde (dixit l’Ocde). Oui, changer le mode de financement en passant de la cotisation à l’impôt transforme la nature du régime, et fait passer d’un droit au maintien du niveau de vie à un filet minimum de sécurité (dixit le Haut Conseil à la protection sociale).
L’objectif de la réforme portée par Emmanuel Macron et par le patronat est donc de faire baisser drastiquement les dépenses publiques… et de mettre la main sur notre épargne en forçant celles et ceux qui en ont les moyens à se tourner vers l’épargne retraite. Une double peine : aucune certitude de récupérer sa mise ; financiarisation de nos entreprises et de notre travail, via les fonds de pensions, à l’image du scandale des Ehpad privés lucratifs.
Mais nous ne voulons certainement pas nous limiter à une bataille défensive. Nous voulons gagner la prise en compte des années d’études et de la pénibilité. Nous voulons gagner la retraite à 60 ans avec 75 % du dernier salaire pour garantir le maintien du niveau de vie. Pour cela, l’enjeu est de réussir – enfin – à ouvrir le débat sur les leviers de financement de nos retraites. Nos propositions sont concrètes, précises et efficaces immédiatement. Il s’agit notamment d’élargir l’assiette des cotisations pour prendre en compte l’intéressement et la participation, et de mettre à contribution les dividendes, ou encore de réaliser l’égalité salariale entre les femmes et les hommes
Nous disposons d’arguments solides pour mener la bataille, mais aussi de points d’appui déterminants. Emmanuel Macron et le patronat n’ont pas de majorité sociale : 70 % des Françaises et des Français sont contre la retraite à 65 ans, et une majorité, y compris chez les cadres, sont favorables à la retraite à 60 ans. Les braises de la mobilisation victorieuse de 2019 sont encore chaudes : nous ne laisserons pas rentrer par la fenêtre ce que nous avons bloqué à la porte !
Pour cela, la Cgt et son Ugict préparent la mobilisation sans attendre. Et cela commence par l’interpellation des candidates et candidats aux élections législatives, pour faire élire à l’assemblée un maximum de député·es favorables à la retraite à 60 ans. L’Ugict-Cgt met à disposition un quatre-pages de masse et enclenche un déploiement en grand pour permettre le débat avec les ingénieur·es, cadres et technicien·nes. Il s’agit d’un choix de société : voulons-nous faire primer la solidarité ou le chacun·e pour soi ? Voulons-nous que les richesses que nous produisons par notre travail soient captées par les 1 % les plus riches et détruisent notre planète ou, au contraire, qu’elles permettent de faire progresser le bien-être de nos sociétés ?
Si le capital persiste et signe dans son projet de réforme, il nous trouvera sur sa route. La Cgt appelle à l’unité syndicale et à une première journée de mobilisation en septembre ! En 2019, nous avons gagné la première mi-temps, il reste maintenant à plier le match !
Sur le site de l’Ugict-Cgt : Retraites, salaires : la bataille sociale est engagée !