Ifremer : maintenir une flotte de qualité

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Le “Nautile”, sous-marin habité de l’Ifremer, peut emmener deux pilotes et un scientifique jusqu’à 6 000 mètres de profondeur. Photo : Maxppp
les salariés de la Genavir, filiale de l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer, ont obtenu des garanties sur leurs droits et sur les missions de service public.

Les équipages tiennent bon la barre ! Le groupement d’intérêt économique (Gie) pour la Gestion en commun des navires de recherche (Genavir) est devenu, au 1er janvier, une Sasu (société par actions simplifiée unipersonnelle) avec comme actionnaire unique l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer), dont elle est une filiale depuis 1976, et pour mission de « gérer et de maintenir la flotte océanographique française (navires, engins sous-marins et équipements scientifiques) opérée par l’Ifremer au bénéfice de l’ensemble de la communauté scientifique française ».

Ce changement de statut, voulu semble-t-il pour unifier et clarifier la gestion des navires au service des organismes de recherche français, ouvre cependant quelques failles juridiques. Il rend notamment possible pour Genavir de diversifier ses activités à hauteur de 20 %, ce qui a créé quelques inquiétudes parmi les personnels (330 salariés, dont 210 navigants, parmi lesquels une centaine d’officiers très fortement syndiqués à la Cgt). Des salariés d’expérience, bien formés, dont les conditions de travail et de salaires garantissent un engagement de qualité et une contribution non négligeable aux missions et travaux de l’Ifremer.

« Nous craignions que le passage en Sasu remette en cause la qualité des recrutements, des investissements et des missions, explique Philippe Schneider, délégué syndical central adjoint des Marins-Cgt à la Genavir. Nous ne voulions pas que Genavir s’enlise dans cette logique de réduction de coûts et soit tentée de revoir à la baisse la qualité de ses interventions afin de gagner des contrats privés. Il s’agit de notre travail, mais également des missions de l’ensemble de la communauté scientifique et de la recherche publique, avec les enjeux que l’on connaît face aux bouleversements qui affectent les pôles, les fonds marins, les côtes. »

S’appuyant sur un rapport d’expertise et sur le soutien des salariés, qui se sont mis en grève pendant deux jours – action inédite dans ce milieu –, les syndicats Cgt et Cfdt ont convaincu la direction de leur apporter des garanties, et conclu un accord le 26 novembre. Il garantit le maintien de la Genavir sous pavillon et droit français, et précise qu’elle ne sera pas mise en concurrence avec d’autres prestataires, ce qui la protège de tout dumping social. Les personnels actuels ont également obtenu que l’Ifremer garantisse la sécurisation de leurs emplois, dans les conditions de statut, de salaire, d’ancienneté en cours, quelle que soit l’évolution de Genavir. Le cap est tracé, les salariés assurent qu’ils resteront vigilants.

Valérie Géraud

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