Édition 030 - mi-mai 2023

L'ÉDITORIAL

Syndicalisation : une nouvelle dynamique portée par une mobilisation et un congrès de la Cgt historiques

L’actuelle vague de syndicalisation à la Cgt n’est pas une exception : toutes les organisations syndicales signalent une hausse des adhésions dans le contexte de mouvement. C’est d’ailleurs l’unité et la responsabilité des organisations syndicales – face à l’irresponsabilité du pouvoir – qui crédibilisent nos luttes et notre rôle central dans celles-ci.

Les salarié·es rejoignent la Cgt car ils et elles veulent participer, trouver des outils pour s’organiser et mobiliser leurs collègues.

Parmi nos nouveaux et nouvelles camarades, 30 % sont ingés, cadres ou techs. La Cgt doit être à la hauteur de leur enthousiasme et se donner les moyens de les accueillir et de les organiser sur la base de leurs revendications spécifiques. S’ils et elles nous rejoignent dans cette période particulière, c’est qu’ils ont peut-être fait grève, a minima sur les journées interprofessionnelles. Ils et elles ont considéré que leur arrêt de travail comptait et que la grève, les manifestations, et maintenant leur adhésion à un syndicat de classe et de masse étaient des moyens de gagner des victoires concrètes. Voilà qui conforte notre vision du syndicalisme et des combats que nous portons.

L’effet congrès

Mais notre organisation a aussi bénéficié d’une hausse des adhésions à l’issue de son 53e congrès à Clermont-Ferrand. Les congressistes sont parvenu·es à dépasser les crises qui divisaient notre organisation pour se rassembler autour d’un document d’orientation largement adopté et amendé (72,79 %) et d’une nouvelle direction. Cette responsabilité collective était à la hauteur des attentes du monde du travail vis-à-vis de la Cgt dans le mouvement social historique que nous vivons.

L’organisation a aussi, pour la première fois, désigné une femme à sa tête : Sophie Binet. Ce n’est pas le fruit du hasard. La Cgt s’illustre depuis des années pour son combat pour l’égalité femmes-hommes et contre les violences sexistes et sexuelles au travail et dans la vie. En élisant une jeune femme cadre et féministe à sa direction, la Cgt envoie un message aux femmes de nos catégories : ce syndicat vous appartient.

30 000 nouvelles adhésions

C’est un message essentiel, pour plusieurs raisons. D’abord parce que les femmes représentent d’ores et déjà 42 % des cadres et 53 % des professions intermédiaires. Ensuite parce qu’elles vont prendre une place de plus en plus importante dans nos catégories dans les années à venir : 49 % des femmes de 25 à 34 ans sont en effet diplômé·es de l’enseignement supérieur en France, contre 38 % des hommes. Enfin parce que, pour nos catégories, le féminisme n’est plus une option : plus de 60 % des cadres et professions intermédiaires considèrent que l’égalité femmes-hommes devrait être la priorité des syndicats, d’après un sondage Harris-Interactive 2020 pour la Cgt.

Dès lors, rien de plus satisfaisant que d’observer que 47 % des 30 000 camarades qui nous ont rejoint·es ces derniers mois sont des femmes. La désignation de Sophie Binet au secrétariat général a conduit à une hausse importante des demandes d’adhésions sur le site Ugictcgt.fr. C’est la démonstration que, quand on la met en visibilité, notre organisation remplit son rôle : mobiliser les ingés, cadres et techs.

Forte de cette nouvelle dynamique de lutte et de mise en lumière de notre organisation spécifique, nous continuerons à mobiliser les Ictam à partir de leurs revendications propres et de leurs réalités professionnelles, en convergence avec celles des autres catégories du salariat. Jusqu’à la victoire.