Infographie -  Quelle perception du salariat par les jeunes cadres ?

Une étude de l’Apec ausculte la relation parfois mitigée qu’entretiennent les cadres de moins de 35 ans avec le salariat.

Édition 030 de mi-mai 2023 [Sommaire]

Temps de lecture : 2 minutes

Une enquête de l’Association pour l’emploi des cadres, réalisée avec l’institut Kantar, livre plusieurs enseignements sur la vision et les attentes des jeunes cadres vis-à-vis du travail : aspirent-ils au salariat ou veulent-ils travailler à leur compte ?

Premier enseignement : les cadres de moins de 35 ans gardent une bonne image du salariat : ils sont 8 sur 10 à le dire. C’est un peu plus que leurs aînés : cette proportion atteint en effet 88 % chez les 35-54 ans ; 85 % après 55 ans. Parmi les motifs avancés : le statut «  protecteur  » du salariat, le fait d’avoir un salaire régulier et des congés payés.

Cette perception positive est toutefois à nuancer. Les moins de 35 ans sont ainsi près de 19 %, soit presque le double de leurs aînés, à juger qu’être salarié est moins avantageux que de travailler à son compte.

Les jeunes cadres reconnaissent au salariat plusieurs côtés positifs, comme le fait de travailler de façon plus collaborative (pour 59 % d’entre eux) ou de mieux concilier vie personnelle et professionnelle (pour 56 %). Mais le salariat a aussi ses inconvénients : «  devoir composer avec sa hiérarchie  » est un souci pour 35  % des jeunes cadres ; le «  manque de liberté pour s’organiser ou prendre des décisions  » et le manque de reconnaissance contrarient 34 % d’entre eux.

Second enseignement : sur la base de ces perceptions négatives, les cadres de moins de 35 ans forment la catégorie d’âge la plus à même de renoncer au salariat. Ils sont moins de la moitié à souhaiter conserver ce statut, contre 56 % pour les 35-54 ans et 70 % pour les 55 ans et plus.

Et s’ils ne sont que 15  % à indiquer qu’ils préfèreraient travailler à leur compte, ce nombre représente le double des catégories plus âgées, témoignant d’une aspiration plus marquée chez les jeunes cadres à revoir leur relation au travail.

Travailler à son compte est associé à un certain nombre de possibilités : l’autonomie dans les missions, plus de liberté dans les prises de décisions, davantage de sens et même de plaisir dans le travail.

L’enquête de l’Apec illustre que les jeunes cadres souhaitent voir le travail salarié s’inspirer davantage des «  bons côtés  » du travail à son compte pour le faire évoluer. Ils aspirent à davantage de souplesse, notamment pour concilier vie personnelle et vie professionnelle. À ce titre, le télétravail a été vu comme une avancée majeure, mais qui n’a pas complètement répondu à leurs attentes. La rémunération reste déterminante pour que les jeunes cadres gardent leur appétence pour le salariat.