Platines – Mozart, retour de clavier

La claveciniste Constance Taillard reprend certaines pièces méconnues de Wolfgang Amadeus, dans un disque plein de charme.

Édition 030 de mi-mai 2023 [Sommaire]

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On l’oublie un peu vite, mais l’instrument sur lequel joua Mozart durant les vingt-cinq premières années de sa vie de prodige fut le clavecin. Le piano-forte arriva après. L’étendue sonore et la couleur, les ressources au plan de la résonance, des effets, des nuances n’étant pas les mêmes, le recours à l’un ou l’autre instrument change la manière dont le cerveau ressent les sons.

Le clavecin de Constance Taillard – un Sidey, d’après Silbermann, célèbre fabricant du XVIIIe siècle – n’a pas le côté aigrelet que lui reprochent les détracteurs de l’instrument. Sa plastique sonore est, au contraire, aérienne, ludique, profonde, tout à fait adaptée à un programme qui renvoie au monde de l’enfance. En témoignent la sonate K.279, d’une fraîcheur réjouissante, qui rappelle Scarlatti, les douze variations sur l’air de Ah  ! vous dirai-je maman, mais aussi la suite de danses K.399, qui dit ce que Wolfgang Amadeus doit au langage de Jean-Sébastien Bach. L’approche sensible de Constance Taillard fait le reste, entre foisonnement sonore et jeux de lumières d’une subtilité qui fait tout le plaisir et le charme de ce disque.

  • Constance Taillard (clavecin), Mozart, 1 Cd Soupir Éditions, 19 euros.