70 chefs-d’œuvres médiévaux réunis à l’hôtel de la Marine
Il s’agit de pièces provenant de la fameuse collection du Victoria & Albert Museum de Londres, qui illustrent les relations complexes entre l’Angleterre et le continent tout au long du Moyen Âge.
Intitulée « Trésors médiévaux du Victoria & Albert Museum : quand les Anglais parlaient français », cette exposition temporaire aligne des vitraux, des textiles, des vêtements liturgiques, des céramiques, des ivoires, des émaux translucides, des sculptures, des bijoux, des pièces d’orfèvrerie et des manuscrits enluminés.
Ce sont des œuvres d’exception, conçues et réalisées tant en France qu’en Angleterre et en Italie, voire au-delà. Le tout met en relief l’éclat d’une culture artistique épanouie à grande échelle, en une période historique trop souvent considérée, à tort, comme obscure et relativement stérile. Parmi les pièces les plus remarquables, on note la châsse de saint Thomas Becket, en émail de Limoges. Thomas Becket (1120-1172), archevêque de Canterbury, fut assassiné à la suite d’un violent différend d’ordre religieux avec le roi Henri II d’Angleterre. Il fut canonisé.
L’Angleterre était, au Moyen Âge, un pays prospère, bénéficiant d’une administration structurée. La monarchie était intimement liée à l’Europe continentale via les liens matrimoniaux et ses possessions territoriales outre-Manche. Entre 1000 et 1500, le pays a donc occupé une place de plus en plus centrale sur la scène européenne. Des routes commerciales le reliaient à Constantinople et à d’autres lointains royaumes, favorisant l’acheminement de biens de luxe et les échanges culturels.
Aux réseaux royaux s’ajoutaient ceux des monastères, qui jouissaient alors d’une grande influence. Les pèlerinages, les conflits et les protocoles en vigueur dans les classes dominantes – comme l’échange de cadeaux – permirent à de magnifiques trésors de voyager sur de longues distances.
Au sein d’un ensemble d’œuvres triées sur le volet, on s’arrête volontiers devant la Tête de saint Jean Baptiste, sculpture en albâtre peint et doré d’une vérité criante et l’on ne peut que s’extasier en contemplant le « chandelier de Gloucester », constitué d’un prodigieux lacis de lamelles de cuivre doré semées de perles de verre. Tout étonne et surprend au fil de cette rencontre avec tant de trésors, dans une atmosphère de pénombre savante rehaussant l’éclat de chaque objet…
Il faut savoir que le Centre des monuments nationaux (Cmn) a signé, en 2018, une convention avec la Fondation Al-Thani, du nom de la famille régnante au Qatar, pour l’attribution d’un espace d’exposition au sein de l’Hôtel de la Marine, prestigieux édifice de la place de la Concorde à Paris. Rouvert en 2020 après travaux, cet ancien garde-meuble de la Couronne offre désormais, pour vingt ans, un espace de 400 mètres carrés pour présenter les pièces de l’immense collection (6 000 œuvres, de l’Antiquité à nos jours) de l’émir Hamad ben Abdullah Al-Thani. Si les trésors accumulés par ce Crésus qatari, qui s’est fendu pour l’occasion d’un don considérable, sont montrés en permanence, des expositions temporaires en collaboration avec le Cmn sont prévues, telle celle que nous venons d’évoquer.
Jusqu’au 22 octobre, à l’Hôtel de la Marine, 2, place de la Concorde, Paris 8e.
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