Rencontres d’Options -  L’Ugict-Cgt lance un observatoire du télétravail à la croisée des mondes universitaire et syndical

Officialisé à l’occasion des Rencontres d’Options, cet observatoire, qui regroupe chercheurs, organismes sociaux et responsables syndicaux, veut engager un débat sur les nouvelles organisations du travail.

Édition 022 de fin décembre 2022 [Sommaire]

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Options - Le journal de l’Ugict-CGT
En 2023, l’enquête annuelle de l’Observatoire portera sur les collectifs de travail.© AltoPress/Maxppp
Officialisé à l’occasion des Rencontres d’Options, cet observatoire, qui regroupe chercheurs, organismes sociaux et responsables syndicaux, veut engager un débat sur les nouvelles organisations du travail.

Mettre le télétravail sous observation  : voilà l’ambition affichée par l’Ugict-Cgt, ce 15 décembre 2022, en annonçant le lancement d’une structure dédiée aux questions soulevées par le télétravail. Un observatoire donc, où se fondront des approches pluridisciplinaires pour bâtir une réflexion sur un sujet mouvant, mais mis en lumière par la crise sanitaire.

Un outil pour créer un débat démocratique sur le télétravail

L’une des raisons d’être de cet observatoire est de «  construire un débat collectif et démocratique sur les nouvelles organisations du travail  », indique Sophie Binet, secrétaire générale de l’Ugict-Cgt, grâce à un outil élaboré avec des organismes comme Secafi, Malakoff-Humanis, et des chercheurs issus de plusieurs disciplines (sociologie, anthropologie, sciences de gestion…). Cette diversité d’intervenants se retrouve au sein de l’observatoire et du comité scientifique qui l’accompagne, composé à ce jour de dix-huit membres. Doctorant en économie à l’université Gustave-Eiffel, dans l’Est parisien, son président, Louis Erb, en détaille les intentions et les méthodes de travail.

Depuis la fin des mesures sanitaires, le télétravail s’est en effet installé comme une modalité durable de travail. Antoine Rémond, docteur en économie et responsable du pôle études et prospective du centre études et data de Secafi, explique  : «  Cette idée d’un observatoire remonte au début de l’année 2022  », quand le télétravail est apparu non plus simplement comme la résultante des obligations sanitaires, mais «  comme une application délibérée dans les entreprises ». Une démarche que confirme Sophie Binet, pour qui ce groupe pluridisciplinaire permettra de travailler sur une « pratique amenée à durer dans le temps et qu’il faut interroger ».

Bâtir une réflexion scientifique et pluridisciplinaire

À charge pour le comité scientifique, constitué, selon Antoine Rémond, des « meilleurs spécialistes du télétravail », de proposer des thèmes de recherche – en 2023, ce sera «  les collectifs de travail  » – et de construire un cadre de réflexion, afin d’éclairer plus largement les mutations du travail. Louis Erb y voit un moyen, pour les militants syndicaux, d’«  obtenir une vision scientifique » de la question du télétravail. Et, réciproquement, pour les universitaires de pouvoir «  nourrir leur travail d’échanges avec les militants  ».

Les données recueillies lors des enquêtes seront accessibles aux chercheurs. La pluridisciplinarité élargira la réflexion, en permettant l’accès à un vivier de plusieurs dizaines de milliers de répondants. Le concours de Secafi et de Malakoff-Humanis assurera le lien avec de grandes entreprises.

Lieu d’«  animation et de réflexion » pour reprendre les mots du président du comité scientifique, l’observatoire contribuera ainsi à une «  fertilisation croisée  » sur les enjeux du télétravail. Avec, pour Sophie Binet, l’impératif de lutter contre les tentatives patronales d’«  ubériser le travail qualifié, par la casse des collectifs  ».

Le site de l’Observatoire du télétravail (les membres de son comité scientifique)

Lennie Nicollet

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