Dans le Bordelais, deux mondes du vin

Pour résoudre la surproduction, des centaines de vignerons prônent une réduction du vignoble et demandent à l’État un plan d’accompagnement.

Édition 023 de mi-janvier 2023 [Sommaire]

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© Bruno Cantuária/Pexels

Meilleurs vœux amis lecteurs, que l’année nouvelle vous soit douce et vous réserve de belles opportunités de découvertes et de plaisirs partagés.

Qu’elle soit également favorable aux viticulteurs souvent déstabilisés par les aléas climatiques et qui connaissent pour partie d’entre eux une crise profonde. La manifestation de plusieurs centaines de vignerons dans les rues de Bordeaux, le 6 décembre, d’une ampleur inégalée depuis 2004, a confirmé la cohabitation de deux mondes du vin.

D’un côté les grands châteaux qui ne rencontrent pas de difficultés particulières à écouler leur production à parfois plusieurs centaines d’euros la bouteille, et rivalisent d’investissements, mobilisant de grands architectes pour rénover les chais, créer de nouveaux espaces d’accueil et de dégustation.

De l’autre, dans des appellations moins prestigieuses, l’ambiance est différente. Il ne s’agit plus de revendiquer des cotes élevées, mais plus prosaïquement de ne pas perdre d’argent en travaillant. Ces vignerons-là assistent avec désarroi à l’écroulement des prix qui ne couvrent même pas leur prix de revient. Baisse de la consommation, concurrence, effondrement du marché chinois, gel, grêle, sécheresse rendent l’avenir incertain. Nous ne sommes plus dans les années 1980 et 1990, où le développement de l’export incitait à planter davantage. Aujourd’hui, pour faire face à la surproduction, les syndicats viticoles en demandent un plan d’accompagnement pour réduire de 10  % la surface du vignoble, avec une prime à l’arrachage de vignes de 10 000 euros par hectare.

Une cellule de crise a été créée par la préfecture de la Gironde, et la chambre d’agriculture recense les viticulteurs en difficulté afin de dimensionner les dispositifs d’accompagnement. Affaire à suivre.