Diriger le syndicat européen d’une des catégories de travailleurs qui connaît la croissance la plus rapide implique une coopération avec nos soixante-deux membres à travers l’Europe mais aussi un engagement important auprès des institutions à Bruxelles.
Le 1er janvier 2022 a marqué le début des six mois de la présidence française du Conseil de l’Union européenne. Parmi les priorités de cette présidence : les transitions vertes et numériques, l’autonomie stratégique de l’Europe et le souhait de faire avancer la directive sur le salaire minimum en Europe. Nous pouvons également nous attendre à une initiative pour un compte personnel de formation paneuropéen et à la promotion de la directive sur la transparence des salaires.
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Alors que le président Emmanuel Macron cherche à faire de l’Europe une puissance numérique, la Commission européenne a dévoilé une proposition de directive pour l’amélioration des conditions de travail sur les plateformes. Parmi les dispositions qu’elle contient : la présomption de salariat pour les travailleurs de plateformes avec le renversement de la charge de la preuve sous certaines conditions ; le droit à la représentation ; la transparence sur l’utilisation des algorithmes par les plateformes numériques. Alors que certains ne sont pas facilement visibles -travailleurs en ligne dans le développement des logiciels, de la formation, du codage, des travaux de traduction, de l’intelligence artificielle- il est essentiel, pour Eurocadres, que ces dispositions s’appliquent à tous ceux qui travaillent à la fois en ligne et sur place, protégeant ainsi les cadres et techniciens européens.
Bien que tardives, ces propositions témoignent du travail accompli par les syndicats dans toute l’Union européenne et constituent une déclaration forte à l’intention des plateformes. Nous protégerons toujours les travailleurs contre l’exploitation par les multinationales. La Commission attend maintenant la réaction du Parlement et des Etats membres.
Le semaine dernière enfin, le Parlement a adopté la loi sur les services numériques, un texte qui vise à garantir que ce qui est illégal en ligne l’est aussi hors ligne. Il établit de nouvelles règles pour ceux qui opèrent en ligne. En dépit de 136 propositions d’amendements et un intense lobbying des grandes entreprises technologiques, le texte inclut heureusement des règles sur la transparence algorithmique, des règles également de « reporting » pour les grandes entreprises, une meilleure protection des données pour les utilisateurs et envoie un message clair : les multinationales seront pénalisées dans le cas contraire. Ce texte doit maintenant être négocié par les représentants du Conseil, de la Commission et du Parlement avec une décision probable dans les prochains moins. Je vous tiendrai informés de tous les nouveaux développements.
Nayla Glaise