Il va y avoir bientôt un sacré « Bruit » dans l’Aquarium
Du théâtre et de la musique sont au programme d’un festival qui va ouvrir l’été à la Cartoucherie de Vincennes, qui doit demeurer un espace de création de pleine activité.
Jeanne Candel, Marion Bois et Élaine Méric dirigent de concert La vie brève, compagnie installée au Théâtre de l’Aquarium, où l’on annonce le festival Bruit, qui va mêler, quinze jours durant, l’art dramatique et l’univers musical.
Sont prévus aussi bien un opéra-paysage itinérant de Jeanne Desoubeaux, d’après Carmen de Georges Bizet, que la présence de l’artiste polyvalente, superbement déjantée, qu’est Clémence Jeanguillaume. Elle s’est mise, depuis quelque temps, dans la peau de Katchakine, reine autoproclamée du Katchakinistan…
Yordan Goldwasser proposera sa mise en scène d’un drame métaphysique d’Ivan Viripaev, intitulé Les Guêpes. Jacques Osinski, c’est Violet, du compositeur britannique Tom Coult et de la scénariste Alice Birch, tout aussi britannique, qu’il met en scène. Violet, mal mariée, entreprend de découvrir une autre vie…
Du swing des années 1920 à 1940
On attend avec impatience le Umlaut Big Band – un ensemble qui excelle dans le swing des années 1920 à 1940 – mené par le saxophoniste Pierre-Antoine Badaroux, tandis que le musicien Jérôme Lorichon et l’illustrateur Émeric Guémas viendront avec Mojurzikong, spectacle qui unit du théâtre musical à un concert d’ombres. On le recommande aux enfants, sans l’interdire aux adultes.
Le camion-scène du pianiste Guilhem Fabre et de la violoncelliste Myrtille Hetzel stationnera pour livrer les sonates avant-gardistes de Beethoven. Enfin, l’ensemble Correspondances, dirigé par Sébastien Daucé, rompu à l’exécution de la musique baroque, révélera au public la splendeur des « symphony anthems » de Cooke, Blow et Humphrey.
Annonçant la couleur du festival Bruit, Jeanne Candel cite une expression en langue d’oc, « récemment, dit-elle, entendue à Toulouse ». Il s’agit de maishanta limonada » (soit, littéralement, « méchante limonade ! »), ce qui signifie « ça va mal tourner », « mauvaise passe ». « Cette expression, note-t-elle, ne pouvait mieux radiographier l’état du monde et de la société tel qu’il se dresse ici maintenant sous nos yeux hagards. »
Elle conclut en soulignant d’autant mieux « la nécessité absolue de continuer au Théâtre de l’Aquarium, de toutes nos forces, à inventer et protéger les espaces de création et à fabriquer des formes singulières ».
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