Platines — György Ligeti sans complexe

À Arnold Schönberg, le sérialisme, Tristan Murail la musique spectrale, Karlheinz Stockhausen la musique électronique. La trace laissée par György Ligeti porte le nom de micro-polyphonies.

Édition 050 de début mai 2024 [Sommaire]

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En germe dans la musique de Bela Bartok, les micro-polyphonies reposent sur un principe : agréger de manière continue de courtes séquences composées de grappes de notes rapprochées, à l’opposé du pointillisme qui caractérise la musique sérielle. Difficile pour les oreilles, même les plus aguerries, de tout discerner, tout entendre, tant les voix s’entremêlent sur fond de jeux harmoniques, de couleurs sonores, de détails.

La musique de Ligeti n’a ni début ni fin, elle est à la fois statique et mouvante, complexe. Ce n’est pas pour rien que ses partitions sont parmi celles les plus notées, à l’image des œuvres pour orchestre (concertos pour violon, violoncelle et piano) gravées pour le centenaire de la naissance du compositeur, né en 1923, par l’Ensemble Intercontemporain. Lequel signant là son premier album avec son nouveau chef, Pierre Bleuse.

Pour autant, l’imaginaire du natif de Transylvanie naturalisé autrichien après avoir fui la Hongrie en 1956, n’est pas un univers d’abstraction. Au fil des années, il a réintroduit la notion de mélodie, dans le Concerto de chambre pour 13 instruments, ses pièces pour piano à quatre mains ou sa superbe Sonate pour alto, également des éléments de ragtime, de musique populaire roumaine, et même, de la fantaisie…

  • Ligeti. Ensemble Intercontemporain. 2 CD Alpha Classics. 24€