Platines – Hautbois  : la voix de velours

Schumann, Verroust, Pixis… Deux hautboïstes tirent de l’oubli des partitions du premier XIXe siècle, prouvant que l’instrument n’était, à l’époque, nullement remisé au placard.

Édition 027 de mi-mars 2023 [Sommaire]

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Comment rendre hommage à Hector Berlioz sans jouer une seule de ses compositions  ? Réponse  : en jouant des pièces pour hautbois, instrument pour lequel il n’a pas écrit, mais qu’il a abondamment utilisé dans ses symphonies (Le Corsaire, Roméo et Juliette, La Symphonie fantastique…). C’est le défi réussi par Christopher Calameta et Olivia Sham, qui ont tiré du sommeil des partitions et des musiciens du XIXe siècle, contredisant l’idée que l’instrument était, à l’époque, tombé en désuétude.

De fait, les pépites sont nombreuses dans cet album qui associe nocturnes, romances et vocalises. À commencer par le Nocturne en mineur de Nicolas-Charles Bochsa, qui dut s’exiler en Angleterre après avoir contrefait, sur des bons au porteur, la signature de personnalités et de musiciens afin d’assouvir son goût du luxe. Retenons aussi Aranjuez, de Stanislas Verroust, ou la Grande Sonate, de Johann Peter Pixis, tout aussi délicieuses, qui font entendre la voix si «  tendre et innocente  » du hautbois, comme disait Berlioz.

  • Christopher Palameta (hb), Olivia Sham (pf), Berlioz’s Lost Oboe, 1 Cd Ramée, 18 euros.