Chronique européenne -  Europe : mettre fin à l’épidémie de stress au travail

Parce qu’elle est la cause de plus de la moitié des journées de travail perdues dans l’UE, il est temps d’adopter une nouvelle directive européenne sur les risques psychosociaux au travail. Par Nayla Glaise, présidente d’Eurocadres.

Édition 004 de fin février 2022 [Sommaire]

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Parce qu’elle est la cause de plus de la moitié des journées de travail perdues dans l’UE, il est temps d’adopter une nouvelle directive européenne sur les risques psychosociaux au travail. Par Nayla Glaise, présidente d’Eurocadres.

Quatre managers sur cinq se disent préoccupés par le stress lié au travail. Plus de la moitié des travailleurs de l’UE déclarent que le stress est courant sur leur lieu de travail.

D’un point de vue purement financier, tant pour les entreprises que pour les politiques, il est impératif d’améliorer la prévention des risques psychosociaux (Rps). Les pertes financières sont astronomiques. En Europe, seul le coût de la dépression due au travail est estimé à 617 milliards d’euros par an. Mais l’argent n’est qu’un aspect de la question.

En même temps, 89  % des employeurs déclarent que le respect de la législation est la principale raison pour laquelle ils gèrent la santé et la sécurité au travail.

C’est pourquoi Eurocadres a lancé sa campagne Endstress.eu avec 38 autres organisations demandant à la Commission européenne de proposer une nouvelle directive européenne pour lutter contre l’épidémie de stress, qui s’attaque aux risques psychosociaux, à la violence et au harcèlement et améliore l’organisation du travail.

Au niveau européen, la directive-cadre sur la santé et sécurité au travail date de 1989 ! Depuis, beaucoup de choses ont changé le monde du travail. Dans cette directive, les RPS ne sont même pas mentionnés, la violence au travail non plus, ni le harcèlement moral ou sexuel, ni la charge de travail, ni la pression au travail, les demandes émotionnelles, et tous ces facteurs de risques.

Depuis, plusieurs directives sont apparues, mais toutes concernent l’environnement physique du travail et aucune les RPS.

Dans le programme de travail de la Commission européenne pour cette année, il n’était pas question de légiférer sur les RPS. Or depuis quelques mois, nous poussons le parlement européen pour demander une législation.

Un premier rapport du parlement européen sur le nouveau cadre stratégique de l’UE pour la santé et la sécurité au travail est apparu en octobre dernier demandant une directive sur les RPS qui traite de l’organisation du travail, une directive sur le DD, une directive sur les TMS, plus de moyens pour les inspecteurs du travail et la reconnaissance du burnout comme maladie professionnelle. Ce rapport devrait être voté au parlement le mois prochain.

Et la semaine dernière, un autre rapport du parlement sur la santé mentale dans le monde numérique du travail est apparu et en cours d’amendement. Ce rapport demande également une directive sur les RPS avec une approche collective, ainsi que la reconnaissance du burnout comme maladie professionnelle.

À Eurocadres, nous avons rencontré à plusieurs reprises les rapporteurs de ces deux initiatives et nous avons retrouvé plusieurs de nos revendications dans ces textes. Nous allons continuer à amender et suivre de près ces travaux jusqu’à leur adoption.

En parallèle, nous travaillons avec les membres de la plateforme pour rédiger une proposition de directive européenne. Je vous tiendrai au courant des avancées de nos travaux. À bientôt.

Nayla Glaise, présidente d’Eurocadres

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