Pour cette cadre de la santé, le temps de travail hebdomadaire officiel est de trente-neuf heures. En réalité, elle effectue en moyenne dix heures par jour.
« Ma moyenne, c’est environ dix heures de présence par jour. Sachant que je suis à 90 %. Je ne travaille pas le mercredi après-midi, mais souvent, je me connecte de chez moi. Et je ne suis pas la seule. On ne nous l’impose pas non plus, on le fait de notre plein gré : c’est un hôpital, il faut que ça tourne… »
Magali Verschelde travaille à la direction des ressources numériques du centre hospitalier régional universitaire (Chru) de Lille, qui emploie 110 personnes. Embauchée comme développeuse en 1999, elle est depuis 2016 responsable d’une équipe de 25 personnes chargée de la gestion des logiciels. Comme 80 % de ses collègues de la Drn, elle est ingénieure. Un métier prenant.
Officiellement, le temps de travail est de trente-neuf heures par semaine, compensé par des Rtt. « Mais si on nous appelle pour un problème, on reste jusqu’à ce qu’il soit résolu », précise-t-elle. Dans ce cas, le dépassement horaire n’entraîne pas d’heures de récupération. « Mais on essaie de travailler en bonne intelligence et si, un autre jour, on doit partir deux heures plut tôt, on avertit », complète-t-elle. « Nous sommes en manque d’effectifs », ce qui a forcément des conséquences sur la charge de travail, note la responsable d’équipe.
« Je suis divorcée, probablement à cause de mon job, confie Magali Verschelde. Je n’étais pas assez disponible. J’ai un fils de 16 ans dont j’ai la garde, j’essaie de lui ménager du temps. J’essaie de partir tôt le matin pour ne pas rentrer après 19 heures. C’est pour ça aussi que j’essaie d’avoir mon mercredi après-midi. En discutant avec plusieurs collègues femmes, je vois bien que quand nous avons fini notre journée de travail, nous en commençons une deuxième à la maison : les courses, le repas… »
« Si on m’avait demandé de faire des astreintes, j’aurais refusé »
Pour faire face aux urgences en dehors des heures de bureau, la Drn fonctionne avec un système d’astreinte, la semaine et le week-end, au volontariat. « Je m’attendais, en prenant le poste de responsable de domaine, à ce qu’on me demande de faire des astreintes. Si ça avait été le cas, j’aurais refusé, mais on ne me l’a pas demandé. Il a été question de rendre l’astreinte obligatoire dans les contrats de travail, mais il fallait passer par le Chsct. Ils ont abandonné l’idée. » Si Magali Verschelde impose des limites à son engagement professionnel, elle n’est pas la seule à avoir cette préoccupation.
« Ma directrice m’a donné pour consigne de partir à 17 heures chaque jeudi. “Sinon, tu ne coupes pas assez”, m’a-t-elle dit. C’est aussi un discours que je tiens à mes collègues. » Dans ses propres tâches de management, elle se fixe des règles : « Mon cheval de bataille, c’est de ne pas surcharger les gens efficaces en déchargeant les autres. » Une préoccupation d’autant plus forte qu’elle n’est pas toujours partagée par sa hiérarchie.
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