Platines – Quatre voix, quatre instruments, et les “Sept paroles”

Il aura fallu deux ans de travail commun entre l’ensemble La Chapelle rhénane et le Quatuor 1781 pour accoucher une interprétation de Haydn aussi puissante que chargée d’émotion.

Édition 041 de début décembre 2023 [Sommaire]

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À l’origine, Les Sept dernières paroles du Christ en croix, composées par Joseph Haydn en 1785, étaient une méditation instrumentale destinée à accompagner les moments de recueillement de l’office célébrant la Passion. Le compositeur en publiera trois versions : pour quatuor à cordes ; pour orchestre ; pour piano. Dix ans plus tard, il en tirera un oratorio pour chœur, orchestre et solistes. La version de la Chapelle rhénane, fondée en 2001 par le ténor Benoît Haller et spécialisée jusqu’ici dans le baroque, est une adaptation inédite pour quatuor vocal et quatuor à cordes.

Il aura fallu près de deux ans de travail avec leurs partenaires du Quatuor 1781 pour parvenir à l’équilibre entre les voix et les instrument. Et quel résultat ! Leurs Sept paroles dégagent une force émotionnelle, des contrastes dans les tonalités et les rythmes, qui saisissent dès les premiers sforzandi, de l’introduction jusqu’au cri ultime du septième et ultime tableau. Entre les deux : promesse du Paradis et sentiment d’abandon, passant de la douleur à la colère, du doute à la tendresse… Avec cette marque propre à la musique de Haydn, reflet du caractère aimable et paisible de celui qui, avec Mozart, incarna la première école de Vienne. Mention spéciale au jeune baryton-basse Pierre-Yves Cras, dans cette version à ranger aux côtés de celles de Gidon Kremer et de Riccardo Muti.

Ulysse Long-Hun-Nam

  • La Chapelle Rhénane/quatuor 1781, Joseph Haydn. Les Sept dernières paroles du Christ en croix, 1 Cd Paraty, 17 euros.