Marseille capitale temporaire du jazz des cinq continents

Près de 150 artistes vont donner 28 concerts en sept lieux emblématiques de la ville, au cours d’un festival où l’on entend tenir compte des mouvements et soubresauts de la planète.

Édition 034 de mi juillet 2023 [Sommaire]

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Options - Le journal de l’Ugict-CGT
Selah Sue, photographiée à Paris le 20 septembre 2021 par Mathieu Zazzo

Du 8 au 27 juillet, Marseille va faire résonner l’inattendu – ce qui est le propre du jazz dans son acception la plus large – en toute proximité, illustrant l’extrême diversité d’un parcours au cœur battant de la cité, en des espaces prestigieux  : le palais Longchamp, le Musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée (Mucem), le Théâtre Silvain, le Centre de la Vieille Charité, l’abbaye Saint-Victor, le conservatoire Pierre-Barbizet et le Théâtre de la Sucrière.

Gilberto Gil © Hallit

Pour donner une idée de l’esprit de l’affiche, il suffira peut-être de mentionner que dans un théâtre du nord de Marseille, on aura l’opportunité, lors de deux soirées particulièrement créatives, de tendre l’oreille devant les figures du jazz que sont Dianne Reeves, Brad Mehldau ou Marcus Miller, côtoyant de jeunes talents comme Samara Joy – qui en février a reçu le Grammy Award de la meilleure nouvelle artiste –, Émile Londonien, Louis Matute ou Gabi Hartmann.

Rencontre entre le jazz, le rap et le slam

Morcheeba. © Michelle Hayward

On prévoit la venue de grands noms de réputation universelle, tels le Brésilien Gilberto Gil – père du tropicalisme, mouvement de résistance culturelle à la dictature, il fut ministre de la Culture de Lula de 2003 à 2008 –, le Malien Ballaké Sissoko, maître de la kora, harpe-luth à 21 cordes d’origine mandingue ou le Tunisien Dhafer Youseff, virtuose de l’oud. La rencontre du jazz, du rap et du slam est à l’ordre du jour.

On présage que la venue de la chanteuse belge Selah Sue et du trio britannique Morcheeba – qui mêle hardiment le downtempo, le hip-hop, le rhythm ‘n’ blues et la pop – permettra de finir les réjouissances en beauté.

Chilly Gonzales. Photo  : DR

Au chapitre des croisements entre les disciplines, on note qu’un danseur contemporain évoluera sur le plateau au côté du pianiste et compositeur nippon Koki Nakano, qui entretient une relation suivie avec la musique électronique. Au programme, on trouve également des projets artistiques en direction des scolaires et des structures sociales. La chanteuse Laure Donnat, par exemple, avec son quartet, revisitera avec classe des standards incontestables dans son spectacle si bien nommé Les Voix divines du jazz.

«  Une atmosphère, une forme d’écoute, un rapport singulier  »

On peut compter sur les ateliers intitulés «  Sachem, l’enfant Jazz  », animés par le musicien et compositeur Fred Pichot, pour l’initiation des petits, tandis que l’association Jungle Waste, qui se préoccupe du ramassage des déchets sur les plages de Marseille, s’implique dans l’événement. Les organisateurs affirment qu’«  à chaque lieu choisi correspond une atmosphère, une forme d’écoute et un rapport singulier avec les artistes  ».