Platines – Avec Charlie Lovell-Jones, une musique plus arc-en-ciel que classique

Le violoniste a choisi de mettre en valeur des compositeurs et compositrices issu·es de minorités discriminées en raison de leur couleur de peau, de leur genre ou de leur orientation sexuelle.

Édition 023 de mi-janvier 2023 [Sommaire]

Temps de lecture : 1 minute

Options - Le journal de l’Ugict-CGT
Chaque année, la Royal Academy of Music, prestigieuse école fondée à Londres en 1822, qui a vu passer les chefs Simon Rattle et John Barbirolli, la soprano Felicity Lott, le pianiste Clifford Curzon ou même Elton John, offre à ses élèves les plus prometteurs la possibilité d’enregistrer le programme de leur choix.

Charlie Lovell-Jones est l’un des élus de la promotion 2021-2022. Le jeune violoniste n’a pas fait le choix d’incontournables du répertoire (Bach, Paganini, Ysaÿe), mais de celles et ceux que l’histoire a, au mieux, cherché à invisibiliser. Les homosexuel·le·s  : Tchaikovsky, Schubert, dont Lovell-Jones joue l’extraordinaire arrangement pour violon solo du Roi des Aulnes, de Heinrich Wilhelm Ernst  ; Lili Boulanger, compositrice comme sa sœur Nadia ; Benjamin Britten ; Karol Szymanowski (1882-1937), qui combla le vide laissé par la mort de Chopin dans la musique polonaise, et ne fit jamais mystère de son orientation sexuelle.

Les Noir·es : Florence Price, dont la symphonie en mi mineur fut créée en 1933 par l’Orchestre symphonique de Chicago ; William Grant Still (1895-1978), Américain lui aussi, auteur de musiques pour le cinéma, de sept opéras, de cinq symphonies, de pièces de musique de chambre ; Samuel Coleridge-Taylor, chef d’orchestre et professeur au Trinity College (1875-1912), qui défendit la cause des Afro-Britanniques et Afro-Américains.

Enfin, les femmes, avec la Britannique Deborah Pritchard (1977), qui a dédié à Lovell-Jones une partition symbole : Towards freedom.

Ulysse Long-Hun-Nam