Les personnages fantastiques et hauts en couleur de Corinne Deville

Des œuvres de cette artiste aux univers délicieusement étranges sont actuellement exposées au Musée d’art et d’histoire de l’hôpital Sainte-Anne.

Édition 022 de fin décembre 2022 [Sommaire]

Temps de lecture : 2 minutes

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Corinne Deville, « La Marine suisse », 1992, S.L. techniques mixtes, 27,5 x 36,5 cm. (Collection privée © Yvon Meyer)
Des œuvres de cette artiste aux univers délicieusement étranges sont actuellement exposées au Musée d’art et d’histoire de l’hôpital Sainte-Anne.
Corinne Deville, « La Marine suisse », 1992, S.L. techniques mixtes, 27,5 x 36,5 cm. (Collection privée © Yvon Meyer)

Le Musée d’art et d’histoire de l’hôpital Sainte-Anne (Mahhsa) conserve de nombreuses œuvres réalisées par des patients-artistes. On en dénombre 1 800. Elles proviennent de France, mais aussi d’établissements hospitaliers du monde entier (Brésil, Inde, Japon…). Cela va du XIXe siècle à nos jours. La collection Sainte-Anne s’enrichit sans cesse grâce à des dons  : de psychiatres, d’institutions, de familles de patients et d’artistes.

En ce moment, l’art de Corinne Deville (1930-2021) est à l’honneur. Si elle n’a jamais produit d’œuvres à Sainte-Anne, elle n’en a pas moins, tout du long de sa longue existence, continué de peindre, de dessiner et d’imaginer, envers et contre tout, pour ainsi dire. Ni son mariage – en 1948, avec le négociant en champagne et homme politique Jean Taittinger –, ni la naissance de cinq enfants n’ont atténué sa fièvre quotidienne de création. Après avoir vécu notamment à Paris et à Reims, elle se retira en 1997 en Suisse, à Épalinges (canton de Vaud), où elle s’employa à décorer sa maison.

On distingue cinq thèmes dans l’exposition. Il y a d’abord ses personnages infiniment singuliers et colorés  : femmes très affirmées, hommes souvent de couleur noire, dans de bizarres costumes. Il y a aussi ses voyages fantasmés, en bateau, avec des humains et des animaux insolites. Son bestiaire sujet à métamorphoses est proprement hallucinant et ses maisons, qu’elle tenait à décorer – la dernière à Épalinges, pour la paix enfin retrouvée – semblaient de rêve.

Antoine Sarrazin