Huit femmes photographes présentes sur divers théâtres d’opérations

Au Musée de la Libération de Paris, une exposition bouleversante témoigne de leur courage admirable, et du désir d’informer qui leur a fait risquer leur vie.

Édition 008 de mi-avril 2022 [Sommaire]

Temps de lecture : 2 minutes

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Susan Meiselas, « Sandinistes devant le quartier général de la Garde nationale à Esteli », Nicaragua, juillet 1979. (COPYRIGHT SUSAN MEISELAS/MAGNUM PHOTOS).
Au Musée de la Libération de Paris, une exposition bouleversante témoigne de leur courage admirable, et du désir d’informer qui leur a fait risquer leur vie.
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Susan Meiselas, « Sandinistes devant le quartier général de la Garde nationale à Esteli », Nicaragua, juillet 1979. (COPYRIGHT SUSAN MEISELAS/MAGNUM PHOTOS).

Depuis le 8 mars, en cette période où l’Europe redécouvre l’épouvante de la guerre, le Musée de la Libération de Paris, qui est en même temps musée du Général-Leclerc et musée Jean-Moulin, propose une exposition d’une vérité criante. Ces «  femmes photographes de guerre  », ce sont Lee Miller, Gerda Taro, Catherine Leroy, Christine Spengler, Françoise Demulder, Susan Meiselas, Anja Niedringhaus et Carolyn Cole. Gerda Taro (1910-1937) couvrit, au côté de Robert Capa, la guerre d’Espagne, et y trouva la mort en mission. Anja Niedringhaus (1965-2014) fut abattue durant la campagne présidentielle en Afghanistan.

La réalité infernale de conflits comptables de morts innombrables

C’est dire la prise de risque, dès lors qu’il s’agit de désigner au monde, sur le vif, la réalité infernale de conflits, comptables de morts innombrables, qui n’ont jamais cessé. Lee Miller (1907-1977), en 1944-1945, suit l’armée américaine jusque dans l’appartement munichois d’Hitler. Catherine Leroy (1944-2006), pour Associated Press, ce sera le Vietnam, jusqu’en 1969, avant le Liban. Christine Spengler (née en 1945), a été correspondante de guerre en Irlande du Nord (1972), au Vietnam (1973), au Cambodge (1975), au Sahara occidental (1976), en Iran (1979), au Nicaragua (1981), au Salvador (1981), au Liban (1982), en Afghanistan (1997), en Irak (2003)… 

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Catherine Leroy, « L’aide-soignant de l’Us Navy Vernon Wike auprès d’un marine mortellement touché lors de la bataille de la cote 881 aux environs de Khe Sanh », Vietnam, avril-mai 1967. (COPYRIGHT DONATION CATHERINE LEROY).

Françoise Demulder (1947-2008), après le Vietnam, sera impliquée, pour l’agence Gamma, au Cambodge (1973-1975), en Angola (1975), au Liban (1976/1983), à Cuba (1988), en Éthiopie (1991), en Irak (1990/1991). Susan Meiselas (née en 1948), c’est au Nicaragua et au Salvador qu’elle œuvrera pendant des guerres civiles, tandis que Carolyn Cole, (née en 1961), ce sera le Kosovo puis l’Afghanistan (2001), Gaza (2002), l’Irak (2004) après le Liberia. Enfin, Anja Niedringhaus (1965-2014) s’est rendue pour Associated Press en Yougoslavie (1992-1999), en Afghanistan (2001), en Irak (2003-2004), à Gaza (2009) et en Libye (2011).

En noir et blanc, plus rarement en couleur, ces regards de femmes intrépides face au miroir de la mort, doivent être scrutés avec admiration et reconnaissance.

Stéphane Harcourt