Échecs – Daniel Noteboom, un jeune homme prometteur

Dans le gambit dame, il existe une ligne de la défense semi-slave qui porte le nom de «  variante Noteboom  ». C’est une suite plutôt sauvage dans laquelle les noirs offrent la paire de fous et concèdent le centre aux blancs contre deux pions passés à l’aile dame. Dans ma jeunesse, j’avais un jour passé pas mal de temps à l’étudier. Sa richesse et sa complexité étaient séduisantes. Mais derrière le nom de cette variante d’ouverture se cache un destin tragique.

Daniel et Max

Au début du XX^e siècle, Max Euwe et Daniel Noteboom étaient les deux perles des échecs néerlandais. Machgielis Euwe (1901-1981) détiendra le titre de champion du monde entre 1935 et 1937  ; il sera élu président de la Fédération internationale des échecs et aura une longue et passionnante existence. Celle de son illustre compatriote sera tout autre. Pourtant, tout avait tellement bien commencé. À 20 ans, défendant les couleurs de son pays, Daniel Noteboom totalisa 11,5 points sur 15 aux olympiades disputées à Hambourg. En 1930, il remportait le tournoi de Nice avec 8,5 points sur 9  !

Un méchant ciel anglais

En janvier 1932, il fut invité au prestigieux tournoi de Hastings, dans le sud-est de l’Angleterre. Pendant la compétition, victime de la rudesse du climat, il développa une pneumonie aiguë. Il mourut ainsi le 12 janvier 1932, moins de trois semaines avant son 22^e anniversaire. Comme sur un champ de bataille, sans aucune logique, la mort choisit l’un plutôt que l’autre. «  On fera toujours peur aux hommes en leur parlant de la mort. Mais leur en parler sera toujours une sottise ou un calcul de prêtre, écrivit Stendhal. Puisque la mort est inévitable, oublions-la.  »

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Daniel Noteboom-Georges Constantin

Tournoi de Nice, France, 1930. Gambit dame.

1.d4 Cf6 2.c4 e6 3.Cc3 d5 4.Fg5 Cbd7 5.e3 Fe7 6.Cf3 0–0 7.Tc1 c6 8.Fd3 h6 9.Fh4 dxc4 10.Fxc4 Cd5 (une suite connue destinée à soulager la position.) 11.Fg3 Cxc3 12.bxc3 c5 13.0–0 a6 14.Fd3 Cf6 ? ! (14…b5 ! ?) 15.Ce5 ! Fd7 16.Fb1 cxd4 17.Cxd7 Dxd7 18.exd4 (les blancs ont la paire de fous et un meilleur centre.) 18…Fd6 19.Dd3 Fxg3 20.fxg3 Tfc8 21.Tf3 Dd5 22.Tcf1 b5 ? (22…Rf8)

(voir diagramme)

23.Txf6 ! (le pseudo-sacrifice de qualité donne une forte initiative aux blancs.) 23…gxf6 24.Dh7+ Rf8 25.Fe4 Dg5 26.Fxa8 Txa8 27.Dh8+ Dg8 28.Dxf6 Re8 29.Df3 ! Tc8 30.Db7 Td8 31.Dxa6 Dg5 32.Dc6+ (les noirs abandonnent avant : 32…Td7 ((si : 32…Re7 33.Dc7+ Td7 34.Txf7++-. Et après : 32…Rf8 33.Dxe6+-)) 33.Txf7+-) 1–0

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Daniel Noteboom-Fritz Igel

Brno, Tchécoslovaquie, 1931. Gambit dame.

1.d4 d5 2.c4 e6 3.Cc3 Cf6 4.Fg5 Cbd7 5.e3 Fe7 6.Cf3 0–0 7.Tc1 c6 8.Fd3 dxc4 9.Fxc4 Cd5 10.Fxe7 Dxe7 11.0–0 Cxc3 12.Txc3 e5 13.Cxe5 Cxe5 14.dxe5 Dxe5 15.f4 De4 16.Fb3 Dg6 17.e4 Fg4 (17…Dxe4 18.f5 ! avec du jeu pour le pion.) 18.De1 Tad8 19.Tg3 Dh5 20.Dc3 (menace 21.h3.) 20…g6 21.f5 ! g5 22.Df6 ! h6 23.Txg4 ! (Noteboom a vu un mat.) 23…Dxg4 24.Dg6+ Rh8 25.Dxh6+ Rg8 26.f6 (la dame blanche arrive en g7.) 1–0

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Le problème du mois

Étude de P. Mulezko, 1987.

Les blancs jouent et gagnent.

La solution