Infographie -  Santé mentale au travail : un salarié sur deux en détresse psychologique

Le cabinet Empreinte Humaine a produit avec Opinion Way une nouvelle édition de leur enquête « Baromètre sur l’état psychologique des salariés français » pour le dernier trimestre 2023. Les chiffres présentés démontrent un état de tension important chez les salariés et alertent sur une dégradation de la santé mentale au travail.

Édition 041 de début décembre 2023 [Sommaire]

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En cet automne 2023, près d’un salarié sur deux (48 %) interrogé par Opinion Way affirme présenter de la « détresse psychologique » : c’est 4 points de plus qu’en début d’année (enquête de février 2023). Parmi eux, 17 % des signalent même une détresse psychologique élevée… Elle est davantage exprimée par les salariés du secteur public (53 %) que par ceux du secteur privé (47 %). Pour 7 salariés sur dix, elle est attribuée, au moins partiellement, au travail.

Pour les auteurs de l’étude, ce sont près de deux millions et demi de salariés qui seraient en risque de burn-out sévère. Alors que les salariés représentaient, en France, fin 2021, plus de 26,5 millions de personnes selon l’Insee , 10 % d’entre eux seraient ainsi exposés à ce risque. Certaines catégories, montre le baromètre, sont plus touchées que d’autres. Parmi elles : les managers mais surtout les plus de 60 ans, pour qui le risque de développer un trouble mental est en hausse de 32 points. « L’allongement de l’âge de départ en retraite semble avoir un impact très significatif chez cette dernière catégorie », note Christophe Nguyen, président d’Empreinte humaine.

La hausse déclarée du taux de burn out (+6 points), en lien notamment avec la question de la charge de travail, est un élément d’explication de l’importance des arrêts maladie. Plus d’un quart des salariés – 27 % – a dû, dans l’année, s’arrêter pour des raisons de santé. Si ces arrêts maladie sont en grande partie motivés par un travail en mode dégradé, le baromètre indique une donnée plus surprenante : 7 % des répondants indiquent en effet avoir été arrêtés… « pour travailler sans être dérangés ». Enfin, si 4 salariés sur 10 font part de leur souhait de quitter leur entreprise, l’étude souligne, que pour ces salariés « en partance », le taux de détresse psychologique est deux fois plus important que chez les autres.

La charge de travail est ainsi le facteur le plus souvent avancé par ces salariés pour expliquer leur état de santé mentale : pour la moitié d’entre eux, elle est en outre plus importante qu’avant la crise sanitaire. Cette charge de travail doit être supportée avec moins de moyens, pour 7 salariés sur 10. Ils sont aussi 40 % à ne pas arriver à poser leurs congés pour faire face à cette charge de travail. La moitié de celles et ceux qui télétravaillent, totalement ou partiellement, constatent également une augmentation leur charge de travail, même avec la suppression des temps de transport.

Dans les différentes parties qui composent l’étude, les salariés affirment régulièrement leur volonté d’une structure plus soucieuse de la qualité de vie au travail et de la nécessité d’une organisation qui tiennent compte des risques psychosociaux (8 sur 10). Les deux tiers pointent la responsabilité de pratiques managériales dans la création de leur stress.

Rejoignant les revendications de l’Ugict-Cgt, la majeure partie des salariés (7 sur 10), plébiscite une «  remise en question plus importante  » du mode de fonctionnement de leur entreprise et plaide pour la mise en place de politiques de prévention des risques psychosociaux. .