À Lodève, on peut découvrir d’étonnants peintres du Brésil

Une cinquantaine d’artistes, dont près de la moitié sont des femmes, naguère encore catalogués comme « naïfs », illustrent la vitalité d’un art populaire qui signifie avec force l’identité de leur pays.

Édition 039 de mi-novembre 2023 [Sommaire]

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Chico Da Silva, Pire Voador (« Poisson volant »), 1964. © J. Ardies/Y. Refalo/L.Reis.

Ivonne Papin-Drastik, directrice du musée de Lodève, qui organise dans ses murs l’exposition «  Brésil, identités  », la présente en ces termes  : «  Nous nous proposons de mettre en exergue des artistes qui ont pour point commun d’être tous autodidactes, issus de ce que l’on pourrait qualifier la “culture populaire” et de faire rayonner un pays à l’identité multiple, le Brésil.  » Plus loin, elle affirme  : «  Comment qualifier d’art naïf des peintures dont l’inventivité, la force ou l’originalité n’ont rien à envier aux artistes occidentaux contemporains  ?  »

Vitalité de l’inspiration, vivacité des couleurs

L’exposition comprend trois sections. «  Espaces de vie  » rassemble des œuvres directement inspirées par la nature et la terre du Brésil. «  Vivre ensemble  » a trait à la vie intime et sociale. Enfin, dans «  Identités  », se déclinent des singularités par le biais de la musique, de la religion, de l’imaginaire. L’ensemble est enthousiasmant par la vitalité de l’inspiration jointe à la vivacité des couleurs.

María Auxiliadora, Toilete, 1973. © J. Ardies / Y.Refalo / L.Reis

On s’attache, entre autres, à l’univers «  ensoleillé  » d’Ivonaldo (1943-2016), issu du Nordeste du pays. On apprécie à leur juste valeur de simplicité plastique les œuvres de Silvia (1905-1987), au demeurant grande figure féministe et les magnifiques collages de María Auxiliadora (1935-1974), qui glorifie le corps féminin en une multitude de postures familières.

André Malraux avait vu en Chico Da Silva (1922-1985) «  l’un des plus grands artistes primitifs au monde  ». Cela se vérifie devant les oiseaux fantastiques et les dragons nés de son esprit. Il s’avère impossible de recenser ici la totalité d’une manifestation artistique d’une telle envergure. Saluons du moins la prodigieuse énergie qui s’en dégage.

  • Jusqu’au 21 avril 2014 au musée de Lodève, square Georges-Auric, à Lodève (Hérault). www.museedelodeve.fr