Pour tout savoir sur l’art et l’argent, passez à la Monnaie
Dans la plus ancienne des institutions françaises, sise quai de Conti, se tient une exposition d’envergure qui explore, jusque dans les moindres recoins, l’histoire des formes et celle des fonds.
La Monnaie de Paris poursuit sa mission initiale, qui est de frapper la monnaie pour l’État. La plus ancienne des institutions françaises (fondée en 864 !), qui est aussi la plus vieille entreprise du monde, est installée quai de Conti, dans un palais du XVIIIe siècle. Elle abrite des ateliers historiques toujours en fonctionnement, soutenant l’artisanat d’art avec la réalisation de médailles, monnaies, décorations, objets d’art… Les monnaies courantes sont, elles, frappées à Pessac (Gironde).
L’exposition « L’Argent dans l’art », présentée dans les salons et les galeries contemporaines de la Monnaie de Paris, couvre plus de vingt siècles d’histoire de l’art, sur le thème des rapports complexes entre l’art et l’argent, depuis l’antiquité et ses mythes jusqu’au présent.
Le métal or est résolument présent dans les mythes anciens. Souvenons-nous l’histoire de Danaé ; Zeus, désireux de la posséder, se transforma en pluie d’or pour pénétrer les lieux dans lesquels elle était enfermée. Cela inspira aussi bien Titien que Rembrandt et le Tintoret, jusqu’à Tracey Emin, de nos jours, montrant la photographie d’une jeune femme couvrant son sexe avec des billets de banque (I’ve got it all, 2000).
Quant au Veau d’or, c’est dans l’Ancien Testament qu’il apparaît lorsque Aaron, frère de Moïse, enjoint aux Hébreux de rassembler les bijoux d’or des femmes et des enfants pour les fondre, et forger une statue de veau inspirée du dieu égyptien Apis. Moïse, descendu du mont Sinaï, découvre alors que son peuple a désobéi au Second Commandement, qui dit : « Tu ne feras point d’idoles […]. Tu ne te prosterneras pas devant elles. » De colère, il fracasse les Tables de la Loi sur un rocher.
C’est ensuite, au fil de la visite, une multitude de tableaux, de gravures, de sculptures, d’installations illustrant divers chapitres, depuis « La Morale et les métiers d’argent », « La morale religieuse », « Les jeux d’argent et les amours vénales », « Les métiers d’argent », « La révolution industrielle et le capitalisme financier » jusqu’à « Que vend l’artiste ? » et « Art et argent, entre flux et datas ».
Warhol et Dalí, artistes commerciaux
En clair, de la charité biblique au rejet de l’esprit de lucre, jusqu’à la provocation anticapitaliste, de la célébration de l’artiste-affairiste – voir le fameux Andy Warhol Dollar ou la moustache monétaire de l’avide Dalí, par Philippe Halsman – jusqu’à l’évaluation, par l’artiste, de sa propre valeur marchande, la démonstration s’avère exhaustive et infiniment riche d’enseignements. À la fin, le dernier mot revient à Orlan, experte en provocation, qui vendait dans une galerie ses baisers à cinq francs l’unité.
Jusqu’au 24 septembre à la Monnaie de Paris, 11 quai de Conti, Paris 6e. Monnaiedeparis.fr
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