Le monde en long, en large et en travers de Samuel Rousseau

Au Grenier à sel, à Avignon, cet artiste expose vidéos, sculptures, dessins et installations, qui aident à porter, sur les maux dont souffre la planète, un regard teinté d’humour, non dénué de vertus poétiques.

Édition 027 de mi-mars 2023 [Sommaire]

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Samuel Rousseau, L’Arbre et son ombre (2008-2009), branche d’arbre, acier, projection vidéo, 117 × 97 × 132 cm. © Collection de l’artiste

Cette exposition de Samuel Rousseau est donc présentée au Grenier à sel, un monument historique réhabilité par l’architecte Robert Wilmotte et devenu, depuis une dizaine d’années, sous l’impulsion du mécène et philanthrope Régis Roquette, un lieu dédié aux formes d’expressions artistiques qui relient l’art, la science et les technologies du monde contemporain.

Samuel Rousseau, né en 1971, a été formé à l’École d’art de Grenoble, dont il est sorti diplômé en 1995. Passionné de science et féru de culture populaire, il est considéré comme un virtuose de l’image et de la programmation informatique. En 2003, il se faisait remarquer, lors de la Nuit Blanche à Paris, grâce à une création monumentale, constituée par l’image vidéo d’un géant pris au piège dans le théâtre de la Gaîté-Lyrique, centre culturel consacré aux arts numériques et aux musiques actuelles depuis 2011, année où Samuel Rousseau fut nommé pour le prix Marcel Duchamp.

Paysage rupestre 2017 Vidéoprojecteur, picoprojecteur, lauze, acier, peinture noire 90 x 40 x 23 cm. Collection Fondation Villa Datris ©

«  Et pourtant elle tourne  ! »

En alliant les technologies de l’image à des objets recyclés, il met en scène un parcours en deux temps, dans une quarantaine d’œuvres rassemblées sous ce titre générique, emprunté à Galilée  : «  Et pourtant elle tourne  !  » Cela va du vacarme assourdissant des mégalopoles à la magie des cycles de la nature. Les installations de Samuel Rousseau – on notera, au passage, celle, monumentale, spécialement créée pour l’occasion, intitulée Sous les jupes de la Voie lactée – jouent sur l’illusion entre un objet réel et une image vidéo, fréquemment fragile et toujours d’ordre poétique.

Le plasticien explore ainsi la surconsommation, les médias de masse, l’aliénation humaine et la mainmise toute puissante des technologies, qu’il détourne allègrement à son profit. Tout cela mis en regard avec l’infini et l’élan vital de la nature. Samuel Rousseau enchaîne les expositions en France et à l’étranger. Ses œuvres ont intégré des institutions de référence à travers le monde et de grandes collections privées.