Infographie -  Encadrer : une mission non réservée aux cadres, mais toujours masculine

Dans une étude parue en septembre, l’Insee revient sur les profils des salariés encadrants, au sens où ils organisent et coordonnent le travail des autres salariés. Les cadres ne sont pas seuls concernés.

Édition 021 de mi-décembre 2022 [Sommaire]

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Dans une étude parue en septembre, l’Insee revient sur les profils des salariés encadrants, au sens où ils organisent et coordonnent le travail des autres salariés. Les cadres ne sont pas seuls concernés.

En septembre, l’Insee a diffusé une enquête permettant de mieux cerner les salariés à qui sont attribués des tâches d’encadrement, c’est-à-dire ceux et celles à qui incombe la tâche de coordonner ou d’organiser l’activité d’autres salariés et de «  montrer comment le travail doit être fait  ». Avec un découpage par typologie de poste, par genre et par âge, l’enquête permet aussi de cerner les groupes les plus représentatifs au sein du personnel d’encadrement.

L’enquête montre que, parmi 28 millions de salariés français, leur proportion est réduite : ils sont à peine plus de 13 % à avoir l’encadrement pour tâche principale. Cependant, 19,2 % des salariés se voient régulièrement attribuer une mission de supervision, sans pour autant qu’il s’agisse de leur activité première.

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Sans surprise, les encadrants se trouvent principalement chez les cadres et professions intermédiaires. Toutefois l’Insee note que les ouvriers et employés – qualifiés ou peu qualifiés – représentent près de 16 % des encadrants.

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Les encadrant sont, à plus de 63 %, des hommes, plutôt en seconde partie de carrière : 67 % des encadrants ont plus de 40 ans. Les moins de 30 ans, alors qu’ils représentent plus de 20 % des salariés, sont moins de 8 % à être encadrants.

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Pour ces salariés encadrants, les horaires atypiques et le travail le week-end sont plus élevés que pour d’autres salariés.

En moyenne en 2021, 38,5  % des encadrants ont indiqué avoir travaillé au moins un samedi sur une période de quatre semaines. et plus de 35 % indiquent avoir travaillé au moins une fois le soir sur la même période. Le niveau de réponses est sensiblement le même pour les supervisants secondaires avec 38,1 % pour le sujet, et 31,6  % pour le second.

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En recoupant conditions d’emploi et caractéristiques sociodémographiques, l’Insee identifie trois groupes d’encadrants :

  1. Les encadrants du privé (42  % du total) ont des horaires très chargés  : plus de la moitié travaillent au moins quarante-cinq heures par semaine. Ce sont en majorité des hommes (66  %), très souvent diplômés du supérieur (68  % de niveau supérieur à bac+2), avec une surreprésentation de trentenaires (30  %). Ils travaillent principalement dans les services aux entreprises (41  %), mais aussi dans le commerce, le transport, l’hébergement-restauration et l’industrie.
  2. Les encadrants intermédiaires du privé (34  % du total) regroupent les professions intermédiaires, ouvriers et employés qualifiés du secteur privé. Ce Sont très majoritairement des hommes (70  %), relativement peu diplômés (presque la moitié n’ont pas le bac). On trouve davantage de moins de 30 ans et d’immigrés dans ce groupe d’encadrants que dans les deux autres.
  3. Les encadrants du secteur public (22  % du total) regroupent les cadres et professions intermédiaires employés par l’État (à 41  %), les collectivités territoriales (à 31  %) ou les hôpitaux publics (à 12  %). C’est le groupe le plus féminisé, avec une petite majorité (54  %) de femmes. Le niveau de diplôme y est sensiblement plus élevé que dans le groupe précédent (89  % ont au moins le bac). Près de 45  % ont 50 ans ou plus.
Hayet Bendekkiche, Thierry Mainaud, « Encadrer : une tâche peu féminisée qui n’est pas réservée aux cadres », Insee première n°1920, 12 septembre 2022. : https://www.insee.fr/fr/statistiques/6527986