Chronique européenne -
Vu d’Europe – Un besoin urgent de protections
Après la pause estivale, septembre et octobre sont traditionnellement des mois très intenses dans la bulle bruxelloise, la Commission, le Parlement et les États membres, en reprenant le rythme des différentes initiatives rédigées ou conçues avant la pause. Cette année n’est pas différente, avec un mois complet d’activités pour occuper les Eurocadres !
Après la pause estivale, septembre et octobre sont traditionnellement des mois très intenses dans la bulle bruxelloise, la Commission, le Parlement et les États membres, en reprenant le rythme des différentes initiatives rédigées ou conçues avant la pause. Cette année n’est pas différente, avec un mois complet d’activités pour occuper les Eurocadres !
Nous avons commencé en participant à une série de discussions d’une semaine, sous forme de réunions techniques, organisées par l’Organisation internationale du travail (OIT). Après notre travail pour obtenir une directive européenne visant à protéger les lanceurs d’alerte, nous avons été invités à participer en tant que membres tripartites pour discuter de la protection des lanceurs d’alerte dans le secteur des services publics. Après des négociations d’une soixantaine d’heures réparties sur cinq jours, les membres sont parvenus à une conclusion sur les actions à mener pour assurer une protection significative des lanceurs d’alerte, avec un accord proposant davantage de recherches sur les problèmes auxquels ils sont confrontés, et la reconnaissance de la nécessité d’une plus grande protection. Les conclusions comprennent également plusieurs références aux principes nécessaires à une mise en œuvre efficace et à la promotion des bonnes pratiques pour assurer cette protection.
Un accord de principe pour les lanceurs d’alerte
Bien que les conclusions de la réunion ne prévoient aucune action définie, par exemple l’introduction d’une norme de l’OIT sur la protection des lanceurs d’alerte, il est essentiel que ces actions et d’autres ne soient pas exclues. La réunion technique contribue aux travaux du Conseil d’administration de l’OIT, qui est son organe exécutif. Ce dernier négociera et décidera des prochaines mesures à prendre sur ce sujet.
L’accord de principe entre les membres tripartites est très clair : les lanceurs d’alerte sont essentiels pour une société juste et prospère, et ils devraient être protégés. Les mesures à prendre à cet effet sont également largement reconnues. Elles vont de la protection contre les représailles aux canaux d’alerte appropriés, en passant par le soutien de multiples façons. Alors que les représentants des travailleurs ont fait pression à plusieurs reprises pour obtenir une norme ambitieuse de l’OIT, il sera nécessaire de poursuivre sur cette lancée afin de fournir un cadre complet pour protéger les lanceurs d’alerte dans le monde entier.
En participant pour la première fois à de telles négociations, ce ne serait pas la dernière occasion pour Eurocadres de s’engager avec notre réseau plus large en rejoignant la campagne « La justice est l’affaire de tous ». Cette campagne est centrée sur la nécessité d’une loi européenne forte en matière de diligence raisonnable, plusieurs lobbyistes d’entreprises tentant d’édulcorer la proposition de la Commission. Tout en prenant part à cette campagne, Eurocadres a également été invité à participer à l’événement organisé par le groupe des socialistes et démocrates au Parlement européen sur la directive. Dans le cadre de cet événement, Eurocadres a mis en avant la nécessité d’une législation ayant un large champ d’application, couvrant toutes les chaînes de valeur et uniformisant les règles du jeu pour les entreprises. À Paris, nous avons également participé à un événement visant à sensibiliser les organisations syndicales françaises sur la normalisation au niveau européen et français aux côtés de la CES (Confédération européenne des syndicats).
Une urgence : la prévention des risques psychosociaux
Ce mois-ci a également marqué la Journée internationale du travail décent et la Journée mondiale de la santé mentale, qui ont toutes deux mis en évidence la nécessité d’une législation contre les risques psychosociaux liés au travail en Europe. Il est de notoriété publique que la santé mentale des travailleurs n’est pas suffisamment protégée par la législation européenne, un patchwork de lois nationales offrant une protection inégale à des millions de travailleurs dans l’ensemble du marché unique. Notre campagne EndStress s’est concentrée sur l’exposition croissante aux risques pour la santé mentale sur les lieux de travail européens, et sur la nécessité d’utiliser les meilleures pratiques législatives existant dans les différents États membres pour fournir des normes minimales au niveau européen. Nous nous sommes exprimés sur les défis auxquels sont confrontés les travailleurs à distance lors de la conférence de l’ETUI sur la santé et la sécurité au travail à Bruxelles, tout en présentant notre campagne à Rome lors d’un atelier sur l’enquête des parties prenantes de la politique européenne, qui montre les lacunes de la législation existante en matière de protection des travailleurs. Au cours des prochains mois, cette question continuera à jouer un rôle dominant dans l’agenda européen, Eurocadres étant à l’avant-garde de la lutte pour une meilleure protection.
À l’avant-poste de la transition numérique
Notre Assemblée générale annuelle a également eu lieu ce mois-ci, avec un ordre du jour chargé qui a réuni nos membres à Paris pour deux jours de discussions approfondies. En examinant les défis auxquels sont confrontés les travailleurs européens, et le rôle des cadres dans la création d’une économie et d’une société européennes plus équitables, notre réunion annuelle a donné lieu à un certain nombre de résultats intéressants, avec notre rapport général et d’autres publications disponibles ici.
Octobre a également vu la conclusion de notre projet européen de deux ans sur la numérisation, avec une conférence finale organisée à Paris. Les cadres seront à l’avant-garde de la transition numérique de l’Europe, mais les lacunes en matière de connaissances, de protection et de compétences ont fait de la numérisation un sujet de préoccupation pour des millions de travailleurs. Avec un ordre du jour chargé, notre conférence a porté sur la surveillance au travail, l’utilisation de l’Intelligence artificielle, les meilleures pratiques et le rôle des travailleurs européens. Nous avons été rejoints par des intervenants de la Commission européenne et du Parlement européen, entre autres, et un rapport final détaillant les conclusions du projet doit encore être publié.
Pour terminer le mois, Eurocadres participera à une consultation des parties prenantes au Parlement européen sur la directive de la Commission relative à la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique. Un dossier crucial dans la lutte pour l’égalité des sexes ? Eurocadres a déjà adopté une position forte sur la directive, et fera pression pour un texte qui améliore la situation actuelle des travailleuses européennes en tant qu’invitées à cette réunion fermée.
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