Platines – Omar Massa, et le tango, bordel !

Ça commence un peu comme la Symphonie no 5 de Gustav Mahler. Jusqu’à ce qu’aux violons succèdent le piano et le bandonéon…

Édition 005 de mi-mars 2022 [Sommaire]

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Ça commence un peu comme la Symphonie no 5 de Gustav Mahler. Jusqu’à ce qu’aux violons succèdent le piano et le bandonéon : les pulsations se font plus syncopées, les cordes plus chatoyantes, les glissandos surgissent telles des voix trop longtemps retenues. Omar Bassa est né en Argentine en 1981.

Il a 6 ans quand il commence à jouer la musique d’Astor Piazzolla dans les cafés. Comme son modèle, il traverse l’Atlantique, non pas pour s’installer à Paris, mais à Berlin. Comme lui, il s’applique à transcender un genre qui a émergé à la fin du XIXe siècle dans les faubourgs populaires et les bordels de Buenos Aires, mélange de danse gitane, de chanson italienne, de candombe africain et de habanera cubaine, unis par la grâce d’Astor Piazzolla aux ingrédients du jazz, d’une part, de la fugue et du contrepoint hérités des musiciens du 18e siècle, de l’autre.

Si le tango nuevo a perdu le caractère sulfureux de ses origines, il a conservé ce qui fait son attrait : la séduction, une mélancolie douce-amère, l’expression du languissement et de la surprise, à l’image de Tangazo. Avec le Concerto « Aconcagua » du même Piazzolla, Omar Massa interprète quatre de ses compositions, à commencer par son Concerto pour bandonéon et orchestre de chambre « Buenos Aires-Berlin » et Tango Legacy, au mode plus élégiaque, hommage au Concerto para Quinteto d’Astor Piazzolla, disparu en 1992.

Nuevo tango concertos

Berliner Symphoniker & Omar Massa. 1 CD Solo Musica. 19 €

Ulysse Long-Hun-Nam