Bourgogne 2020, des vins de garde

Édition 005 de mi-mars 2022 [Sommaire]

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© Bruno Cantuária/Pexels

Les dégustations récentes permettent de se faire une idée assez précise de ce millésime au contexte compliqué par les aléas climatiques. La profession est satisfaite. Les vendanges rentrées au cours d’une période sanitaire exceptionnelle ont permis des qualités parfaites. Malgré la chaleur et la sécheresse de l’été, les rouges ont conservé une belle fraîcheur dans leur richesse. Cet équilibre, quand il est réalisé, fait toute la grandeur de ces vins. Attention toutefois aux extractions trop poussées associées aux élevages trop marqués par le bois neuf, qui offriront certes un fort potentiel de garde mais au détriment d’un plaisir plus rapproché.
Comme toujours, la dégustation s’imposera et l’amateur qui pense d’abord à son propre usage avant de constituer la cave de ses petits-enfants choisira les élevages privilégiant le fruit et la fraîcheur d’une vendange plus précoce et moins boisée, correspondant mieux à l’évolution des goûts et des capacités de stockage d’aujourd’hui.

Les blancs méritent également votre attention. Fruit, fraîcheur, belles acidités sont au rendez-vous et, à la différence des rouges, les rendements ont été plus généreux.
Seule ombre au tableau, le niveau des prix calmera vos ardeurs. Même s’il existe encore de nombreux viticulteurs pratiquant des tarifs raisonnables que je vous ferai découvrir, dans les «  grandes  » maisons la majorité des bouteilles proposées dépasseront largement les 100 euros pour un premier cru. En cause, l’augmentation du foncier, l’explosion de la demande mondiale et la spéculation. Nous en reparlerons.

D’ici là, le millésime 2019 achève de se faire grand, très grand, encore un cran au-dessus du 2018, d’une rare densité, d’un équilibre et d’une finesse étonnants compte tenu de sa puissance.

Le revers de la médaille concerne les volumes. L’année 2019 est la première d’une série de trois années fortement déficitaires en termes de production. Sécheresse d’été et gel de printemps ont entraîné en moyenne la perte d’un tiers des récoltes en trois ans. Mauvais pour les prix  !

Georges Suliac