Platines – Il reste un espoir à gauche

Le pianiste Maxime Zecchini propose une anthologie des compositions pour la main gauche. Le répertoire existe ! Il a été développé notamment après 1918, à destination de musiciens amputés. Et pourquoi davantage que la main droite ? On l’explique ici.

Édition 064 de [Sommaire]

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Certains se font remarquer par le style vestimentaire  : blouson en cuir et jeans, robe bustier et décolleté vertigineux, mèche rebelle et col roulé… Maxime Zecchini, lui, ne joue que de la main gauche. Pas par goût de l’esbroufe, mais parce qu’il existe un vrai répertoire en la matière. Limité jusqu’à la Première Guerre mondiale – citons une Étude de Béla Bartók, la transcription par Brahms de la Chaconne de la Partita n°2, de Bach, ou encore La Valse d’Adèle, de Liszt –, le retour du front de musiciens ayant perdu une main ou l’usage de doigts ou du bras va favoriser la commande de partitions auprès de grands compositeurs. C’est le cas du célèbre concerto de Maurice Ravel, écrit pour l’Autrichien Paul Wittgenstein. 

Mais les guerres ne sont pas les seules pourvoyeuses d’œuvres pour la main gauche, les accidents domestiques, les Avc ou encore la dystonie focale (contraction musculaire involontaire) qui touche 1 à 2  % des musiciens professionnels, ont joué et jouent encore un rôle. Pourquoi la main gauche et pas – ou moins – la main droite, demanderez-vous ? La raison résiderait dans le fait que le pouce de la main gauche – dédiée en théorie à l’accompagnement – est situé à droite, donc du côté de la mélodie et du chant. 

Auteur de la première anthologie jamais réalisée, Maxime Zecchini – qui, pour le coup, est valide des deux mains – revient avec un onzième et très bel album regroupant essentiellement des créations des cinq continents. Bon voyage !

  • Maxime Zecchini (p.), En voyage… sur la main gauche, 1 Cd Ad Vitam Records, 17 euros.