Platines – Pour le baroque, un Roman suédois

Violoniste à la cour royale de Stockholm au début du XVIIIe siècle, Johan Helmich Roman traduisit en suédois certaines œuvres étrangères pour les rendre plus accessibles au grand public. Fabio Biondi réinterprète ses Assaggi pour violon seul.

Édition 037 de mi octobre 2023 [Sommaire]

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Aux premières notes, on pense forcément aux sonates et partitas pour violon de Bach, avec un Andante initial, de l’Assaggio en mineur, qui rappelle pour beaucoup l’Allemande de la BWV1004. Et les coïncidences ne s’arrêtent pas là : le prénom composé ; l’époque, qui fait de Johan Helmich Roman (1694-1758) presque l’exact contemporain du créateur de L’Art de la fugue  ; la trace laissée dans l’histoire du quatrième art…

Surnommé le père de la musique suédoise, Roman maria tout au long de son œuvre le haut baroque et le style galant, ainsi que les styles français, italien, allemand. Polyglotte – il maîtrisait l’allemand, l’anglais, le français, l’italien – mais partisan de l’utilisation du suédois, il alla jusqu’à traduire dans sa langue maternelle des œuvres de compositeurs étrangers, à commencer par Händel, qu’il admirait.

Employé à la cour, il sortit la musique de la sphère royale et de l’église pour la porter devant le grand public, sur le modèle des concerts spirituels donnés à Paris, à partir de 1725. Prodige du violon, Roman composa aussi pour le hautbois, dont il jouait avec talent, la flûte, l’orchestre (symphonies, suites), la voix (cantates, oratorios…). Mais son chef-d’œuvre reste incontestablement ses Assaggi pour violon seul. Écrits sur le mode de la sonate ou de la suite, en trois ou quatre mouvements, elles allient virtuosité, lyrisme et ornementations soignées sous l’archet chantant et malicieux de Fabio Biondi.

  • Fabio Biondi, J. H. Roman. Assaggi per violino solo, 1 Cd Naïve, 19 euros.