Platines – Robert Schumann, les copains d’abord

« Libre mais seul » était la devise du compositeur. Elle donna son nom à l’une de ses dernières sonates pour violon et piano, interprétée aujourd’hui avec talent.

Édition 033 de fin juin 2023 [Sommaire]

Temps de lecture : 1 minute

Options - Le journal de l’Ugict-CGT

Dans la famille Schumann, il y avait le mari, Robert  ; la femme, Clara  ; les intimes, Joseph Joachim, violoniste et compositeur, Albert Hermann Dietrich, élève de Robert, Johannes Brahms, le fils spirituel, aux sentiments ambigus pour Clara. Ils l’entourèrent jusqu’à ce jour de juillet 1956 où il mourut des suites d’une cachexie, après une vie d’angoisses et d’épisodes dépressifs. L’une des dernières périodes créatrices de Schumann remontait à trois ans plus tôt, au contact de Joseph et Johannes. De leur amitié était née la Sonate F.A.E., une œuvre collectiveavec Schumann, Brahms et Dietrich, dédiée à Joachim.  

Fondée sur l’utilisation des notes fa-la-mi (F.A.E. en notation musicale allemande) et formant le sigle de la devise du violoniste «  Frei aber einsam  » («  libre mais seul  »), elle se compose de quatre mouvements qui serviront de matériau à Schumann pour sa troisième sonate pour violon et piano. Éruptive (tels ces deux accords brefs et secs qui semblent faire écho au premier des Quatuors Razoumovsky, de Beethoven), plus dense que la deuxième sonate, elle multiplie les plans musicaux, la variété de caractères, les climats, que restituent avec élégance et poésie Ariane Granjon et Philippe Cabasso.