Infographie -  L’IA en entreprise, entre appréhensions et opportunités

Les salariés voient la vague de l’IA déferler sur leur poste de travail et entendent en avoir la maîtrise.

Édition 063 de mi-janvier 2025 [Sommaire]

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L’IA s’immisce partout  : pour créer des visuels sur les réseaux sociaux, traiter nos données, trier nos mails, gérer des lignes de production, assister la conception… Deux analyses démontrent qu’en dépit de leurs craintes, les salariés entendent profiter de cette avancée technologique pour se former et simplifier leur travail, et qu’elle peut leur permettre des gains de rémunération.

Selon une étude menée par Odoxa pour Sap, un éditeur de logiciels de gestion, cette nouvelle révolution numérique inquiète 44  % salariés, qui craignent que leur travail puisse être accompli par des solution logicielle ou par des robots. Un sentiment qui va croissant, puisqu’en 2017 il ne concernait que 35  % des répondants.

L’IA est un sujet de discussion de plus en plus courant dans les entreprises, puisque 42  % des salariés en ont parlé dans l’année (9 points de plus qu’en 2018), et 69  % des cadres, soit 21 points de plus qu’en 2018.

Les salariés identifient très bien les avantages de l’IA pour les entreprises. Parmi les nombreux atouts évoqués  : l’attraction de profils jeunes (77  % des répondants), la performance vis-à-vis de la concurrence (72  %), une rentabilité accrue (61 %). Enfin, 57 % des salariés estiment que l’IA est une réponse positive pour leurs besoins en formation.

Il y a aussi une vision positive des salariés sur l’IA lorsque celle-ci est cantonnée à des missions simples, ou à la gestion de tâches répétitives. Les répondants sont très largement favorables à ce que les entreprises recourent à l’IA dans ce cadre. Cet usage raisonné, souligné par Odoxa, renvoie, en creux, à l’inquiétude des salariés d’être remplacés sur des tâches nécessitant une expertise humaine.

L’IA représente aussi une opportunité. Selon le baromètre établi par le cabinet d’audit PricewaterhouseCoopers, les offres d’emplois en IA ont été multipliées par 7 entre 2012 et 2024 au niveau mondial. Les emplois qui exigent une compétence en IA connaissent une croissance supérieure aux autres  : il y a désormais 3,5 fois plus d’offres publiées pour eux. La France n’y échappe pas  : 77 000 offres d’emplois dans l’IA ont été publiées l’an passé.

Et la rémunération va avec. L’étude de 5 marchés du travail (États-Unis, Royaume-Uni, Canada, Australie et Singapour) montre que les postes demandant des compétences en IA sont mieux payés – 25  % de plus en moyenne. Le cabinet identifie trois secteurs particulièrement concernés  : la finance, où les offres sont près de trois fois plus élevées qu’ailleurs  ; les services professionnels (conseil, audit)  ; l’information-communication, qui voit la demande quintupler…

En France, c’est le secteur industriel qui recrute le plus grand nombre d’employés formés en IA.