Musique russe – Quand Barbara chambre Igor

À l’évocation de Stravinsky, on pense en premier lieu aux partitions nées de sa collaboration avec les Ballets russes de Serge Diaghilev : L’Oiseau de feu, Petrouchka, Le Sacre du printemps, écrites entre 1910 et 1913.

Édition 060 de fin novembre 2024 [Sommaire]

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Exilé en Suisse durant la Première Guerre mondiale, le compositeur y écrit ses premières pièces de petite forme, délaissant la complexité harmonique, la polytonalité, les rythmes syncopés pour un style néoclassique qui laissera perplexes ses contemporains. Si son Octuor pour instruments à vent (1922), où il explore les timbres de son matériau (flûte, clarinette, bassons, trompettes et trombones), marque un retour à la musique de chambre pure, le Dumbarton Oaks Concerto en mi bémol majeurle rapproche de Bach et de ses Brandebourgeois, le Septuor, plus expérimental, reprenant, lui, une passacaille et une gigue, danses fréquemment rencontrées dans l’œuvre pour orgue ou les suites anglaises, par exemple, tout en conservant les figurations du Sacre. Familière de Stravinsky et de la musique contemporaine, la cheffe d’orchestre canadienne Barbara Hannigan a fait appel aux jeunes musiciens de la Royal Academy of Music de Londres et de la Juilliard School de New York pour ce disque dédié à la musique de chambre du natif de Lomonossov. Un programme qui comprend aussi Trois Petites ChansonsSouvenirs de mon enfance et les Three Japanese Lyrics, écrites d’après des haïkus du VIIIe siècle et dans lesquelles Barbara Hannigan montre qu’elle reste une chanteuse remarquable.

Stravinsky : Chamber Works. Barbara Hannigan. 1 CD Linn Records. 18 €.