Santé des femmes et impact de la violence

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Photo : Florian Salesse/Photopqr/La Montagne/Maxppp
Face aux violences sexuelles, familiales ou dans le couple, les femmes sont en moins bonne santé que les hommes ayant subi des faits du même ordre.

Les faits de violence ont des conséquences fortes et durables sur les parcours de vie féminins. Les sentiments de peur ou d’angoisse et les perturbations de leur sexualité sont cités par plus d’une femme sur deux et moins d’un homme sur quatre. Si plus de huit personnes sur dix avouent avoir éprouvé de la colère, il faut noter que cette colère est durable pour les femmes tandis qu’elle n’est que ponctuelle pour les hommes.

Le fait que les femmes soient en moins bonne santé que les hommes ayant subi des faits de violence du même ordre n’a rien à voir avec une quelconque fragilité congénitale. Elle résulte simplement de la gravité plus importante des violences qu’elles subissent. Les violences sexuelles sont plus souvent des viols, les violences familiales plus souvent sévères. Si l’état de santé des femmes ayant rapporté au moins une violence est davantage détérioré que celui des hommes, ce n’est donc pas parce qu’elles développent davantage de pathologies face à des situations de violence mais parce qu’elles y sont davantage confrontées tout au long de leur vie, et que ces situations de violence sont plus graves. Le poids du genre dans les liens entre violences subies et dégradation de la santé semble donc être avant tout associé à la surexposition des femmes aux violences.

Pour les hommes, la dépression est plutôt associée à des violences physiques subies dans les espaces publics, les pensées suicidaires aux violences familiales, même modérées. Les hommes ont davantage recours aux psychotropes non médicamenteux comme réponse au stress engendré par certaines violences, bien que ce recours ne soit pas absent chez les femmes.

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Louis Sallay

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