Musique ancienne, des femmes dans l’Histoire

À l’heure où l’Europe n’en finit plus de se barricader, des artistes tentent sans relâche de transcender les frontières.

Édition 060 de fin novembre 2024 [Sommaire]

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Depuis qu’elle a fondé l’ensemble L’Arpegiatta, en 2000, la luthiste et harpiste Christina Pluhar conjugue redécouvertes musicologiques et liberté d’improvisation, élargissant son horizon aux musiques traditionnelles, au flamenco et même au jazz. Son dernier album, Wonder Women, est un voyage à travers l’Italie, le Mexique et l’Amérique du Sud, mais pas seulement. Il redonne vie à ces compositrices nées à Naples et à Florence qui, à la fin de la Renaissance, ont réussi à dépasser leur condition pour vivre leur vie d’artiste  : Francesca Caccini, la première à avoir composé un opéra  ; Antonia Bembo, musicienne à la cour de Louis XIV après avoir fui un mari violent  ; Barbara Strozzi, auteure prolifique, à laquelle on doit le superbe Che si può fare  ? donné à entendre sur l’opus. À travers elles, un hommage est rendu à toutes les femmes, héroïnes, simples mortelles, êtres surnaturels, sorcières… La figure de la sorcière – qui désignait les femmes refusant de se soumettre aux règles établies par la société des hommes et du clergé – ouvre d’ailleurs le programme, avec La Bruja, chanson pour enfant du folklore mexicain. Lui succèdent plusieurs perles, dont La Llorona, évocation de l’âme en peine d’une femme qui cherche ses enfants, La Canzone di Cecilia, chanson calabraise qui narre le destin tragique d’un couple d’amoureux, ou encore un très bel arrangement de L’Amante segreto, de Strozzi.

Wonder Women. Christina Pluhar & L’Arpegiatta. 1 CD Erato. 18 €.