Face à face entre la soldate israélienne et l’adolescent palestinien

L’une s’apprête à tirer, l’autre à jeter une pierre. Sonia Ristic a écrit Yalla !, une pièce mise en scène par Deborah Banoun, inspirée d’ événements survenus au Liban en 2011.

Édition 069 de [Sommaire]

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© Déborah Banoun

Le texte de Yalla  ! (publié aux éditions Lansman), Sonia Ristic l’a composé après une résidence d’écriture en 2011, à Beyrouth. Elle y animait des ateliers dans des classes des écoles de l’agence onusienne portant assistance aux réfugiés palestiniens, l’Unrwa. Quelques mois avant son arrivée, des milliers de Palestiniens, enfants, adolescents et familles, avaient tenté de manifester pacifiquement à la frontière libano-israélienne pour commémorer la Nakba – «  la Catastrophe  » que fut l’exode palestinien de 1948. Ils n’avaient que des drapeaux et des pierres. 

L’armée israélienne a tiré. Il y eut une douzaine de morts et plusieurs centaines de blessés. Dans sa pièce, Sonia Ristic imagine un face-à-face entre une soldate israélienne et un jeune garçon palestinien. Elle le met en joue, lui s’apprête à lancer sa pierre. Ils vont se parler, sans véritablement pouvoir s’entendre. Les monologues s’entrecroisent. «  Ils hurlent leurs envies et taisent leur désespoir, déclare Deborah Banoun, qui précise qu’«  ils finiront par se rencontrer, au-delà du silence qu’impose cette terre à personne  ».

Le rôle de la soldate est tenu par Pauline Étienne et celui du jeune Palestinien incombe à Mohamed Belhadjine. Deborah Banoun définit ainsi son projet de mise scène  : «  J’ai souhaité une scénographie qui nous ramène à l’essentiel de ce conflit, la frontière, espace de réunification et de séparation de deux pays. J’ai voulu travailler le sol comme une bande de terre. Le spectateur est au cœur du dispositif. Il devient un témoin.  »