Platines – Mélodies : all you’d hear is Loewe*

Il est né deux mois avant Schubert, en novembre 1796, sa renommée était l’égale de celle de l’auteur de La Truite, voire lui était supérieure dans le domaine du lied, mais son souvenir s’est dissipé des mémoires hors des frontières de l’Autriche.

Édition 056 de mi-septembre 2024 [Sommaire]

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Si son œuvre lyrique, ses symphonies ou sa musique religieuse ont été oubliées, et pour une part perdue, chaque enregistrement de mélodies de Carl Loewe vient rappeler à quel point le natif de Löbejün, en Saxe-Anhalt, est un musicien inclassable, captivant l’auditoire par un univers peuplé de clairs de lune, de personnages surnaturels, de cavalcades et de rondes nocturnes. Musicien-conteur, interprétant lui-même au piano ses propres compositions (on lui disait une belle voix et un physique élégant) adaptées de poèmes de Goethe, Schiller, Byron, de légendes écossaises, arabes ou juives, il excellait dans l’art de la ballade, genre issu de la poésie médiévale des troubadours. Pour cet album, Konstantin Krimmel et Ammiel Bushakevitz, au piano, alternent des mélodies de Loewe et de Schubert. Âgé d’à peine 30 ans, le jeune baryton allemand fait preuve d’une étonnante maturité par la beauté de son timbre de voix et ses qualités d’expression, mêlant la douceur à l’extraversion, avec un sens inné du drame, comme en témoignent Die Uhr (La Montre) et Geisterleben (Vie de fantôme), de Loewe, et une version inspirée, sans théâtralisation excessive, du Roi des Aulnes, de Schubert.

Mythos (Schubert-Loewe). Konstantin Krimmel, Ammiel Bushakevitz (p.). 1 CD Alpha Classics. 18€

*Tout ce que vous devriez entendre, c’est Loewe