Les femmes belles et désobéissantes de Nazanin Pouyandeh

Cette artiste d’origine iranienne dévoile, à travers ses toiles, un univers féminin magnifié, purgé de tout assujettissement à des règles et interdictions.

Édition 054 de [Sommaire]

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Nazanin Pouyandeh, Déesse de miséricorde (2022), huile sur toile, 130 × 97 cm. Collection privée. © Copitet Gregory

C’est sous le titre éloquent de «  Désobéissantes  » que Nazanin Pouyandeh, peintre et dessinatrice née à Téhéran en 1981, expose ses œuvres à la Fondation Ggl, à Montpellier. Elle vit et travaille à Paris, où elle a été diplômée de l’École nationale supérieure des Beaux-Arts. 

Ses toiles relèvent d’une peinture figurative qu’on pourrait qualifier de réaliste. Elles n’en évoquent pas moins un monde de songes enfantés par ses voyages, de l’Inde au Bénin. Dans la profusion voluptueuse de ses tableaux, où les femmes apparaissent comme autant de divinités énigmatiques, se mêlent des éléments religieux et relevant du paganisme, des figures mythologiques et issues de l’histoire de l’art.

«  Il ne faut pas chercher du sens, sinon celui du rêve  » 

Nazanin Pouyandeh, Le Secret de Brune (2024), huile sur toile, 65 × 54 cm. © Nazanin Pouyandeh / Galerie Sator

On a pu dire de la peinture de Nazanin Pouyandeh que «  ses toiles sont des huis-clos ouverts, des espaces libres, taillés pour l’éclosion du fantasme  ». Dans les images qui s’y meuvent, «  il ne faut pas chercher de sens, sinon celui du rêve  ». Mais n’est-il pas évident que cette artiste, inspirée par son histoire personnelle et par sa lutte pour la liberté des femmes, met en lumière, jusque dans chaque coup de pinceau, les défis qu’elle a dû elle-même relever  ?

Chacune des œuvres de Nazanin Pouyandeh est d’une théâtralité singulière. Ses héroïnes y défient, avec une grâce majestueuse, les normes archaïques, pour apparaître purement et simplement maîtresses de leur destinée. L’ensemble entre en résonance avec le combat des Iraniennes contre la dictature religieuse.

Nazanin Pouyandeh a exposé en France – entre autres à Paris, au musée du Quai Branly –, mais aussi à Cotonou (Bénin), à Engen (Allemagne) et à Athènes (Grèce).

  • Jusqu’au 9 novembre 2024, à la Fondation Ggl, Hôtel Richer de Belleval, place de la Canourgue à Montpellier (34).