Vincent Gautheron, secrétaire national de l’Ugict-Cgt, membre de la commission exécutive confédérale, revient sur les mois de préparation du congrès.
– Options : Dans quel contexte s’est préparé le congrès de l’Ugict-Cgt ?
– Vincent Gautheron : Dans un contexte de mobilisation des organisations et des militants de la Cgt, tant sur l’aspect revendicatif que de vie syndicale. Revendicatif, avec l’ensemble des actions d’information des salariés et des mobilisations contre les remises en cause des garanties collectives dans le cadre de la « réduction du coût du travail » orchestrée par le gouvernement et le Medef. Parallèlement, les résultats du cycle de représentativité pour le secteur privé ont fait apparaître que la Cfdt avait gagné la première place.
Cela s’explique notamment par une érosion des résultats dans le 1er collège et une difficulté pour la Cgt à présenter des candidats dans les 2e et 3e collèges – en tout cas moins que la Cfdt. Cela s’est traduit par une perte des deux tiers des conseillers prud’homaux dans les sections encadrement, leur désignation se faisant sur la base de la représentativité dans le 3e collège des élections professionnelles et le collège « cadre » des élections Tpe. Autant dire que ces thèmes seront au cœur de nos échanges.
– Cela a-t-il eu une incidence sur sa préparation ?
– Depuis sa création, l’Ugict-Cgt œuvre à favoriser le déploiement et le renforcement de la Cgt parmi les Ictam. Une réelle prise en compte s’est opérée lors du 51e congrès confédéral, notamment au travers des résolutions 1 et 2 qui abordent ces questions. Par conséquent, nous avons fait du congrès de l’Ugict-Cgt un enjeu confédéral. Nous avons travaillé conjointement (directions confédérale et de l’Ugict-Cgt) à la tenue de débats territoriaux organisés avec les unions départementales. Il s’agissait de favoriser l’appropriation par les militants de la préparation et du déroulé du congrès, un moment démocratique crucial pour le fonctionnement de l’organisation.
De plus en plus de syndicats « généraux » nous sollicitent pour travailler avec eux à leurs implantations dans les 2e et 3e collèges. Nous retrouvons cette dynamique dans la composition des délégations, voire dans les candidatures proposées pour la future commission exécutive, qui émanent d’organisations ayant pris en compte ces questions dans leurs plans de travail. Nous avons veillé, avec les organisations, à la présence de jeunes délégués et à la parité dans les délégations, pour que le congrès soit à l’image du salariat, notamment dans nos catégories.
– Quels seront les grands thèmes et les temps forts du congrès ?
– Sur la base du document d’orientation et des tables rondes, nous aborderons les nouveaux défis qui se posent à nos catégories, tels que les questions en lien avec l’environnement, l’industrie, le numérique. Nous traiterons des négociations en cours sur la « notion d’encadrement », corollaire de la suppression de la caisse de retraite complémentaire des cadres. Cette négociation aura des incidences sur l’ensemble des catégories socioprofessionnelles.
Nous avons évidemment prévu un temps d’échanges entre Philippe Martinez, secrétaire général de la Cgt, et les congressistes, ainsi qu’une intervention de Martin Jefflen, président d’Eurocadres, notamment sur les initiatives au niveau européen sur le secret des affaires et les lanceurs d’alerte, ou encore sur le droit à la déconnexion et le temps de travail. Enfin, nous avons organisé, en partenariat avec l’Apec, une demi-journée portes ouvertes du congrès en direction des jeunes diplômés. Tous les éléments sont réunis pour avoir des échanges constructifs, et pour que les militants et militantes en sortent motivé.es et outillé.es pour travailler au déploiement et au renforcement de la Cgt chez les ingénieurs, cadres et techniciens.
Propos recueillis par Valérie Géraud