Réforme des retraites : au nom de la sortie de crise…

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Photo : Leyla Vidal/Belpress/Maxppp
La Cgt a réaffirmé son opposition totale à un report de l’âge de départ à 64 ans, quelles qu’en soient les modalités.

Une réforme mise en œuvre dans le cadre du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (Plffs) 2022, un texte réglementaire avant Noël ou un projet de loi dit « ad hoc » : selon Les Échos du 7 octobre 2021, rois scénarios seraient envisagés par le gouvernement pour aboutir à une réforme des retraites avant l’élection présidentielle. Sur fond de recul de l’épidémie de Covid-19 et de reprise de la croissance économique, la publication de ces trois hypothèses fait souffler le chaud et le froid et entretient le doute sur la faisabilité d’une réforme rapide, refusée par les partenaires sociaux. On en connaît les fondamentaux depuis l’intervention d’Emmanuel Macron, le 12 juillet : le report de l’âge de départ à 64 ans ; la fin des régimes spéciaux ; un minimum de pension « supérieur à 1 000 euros ».

Présenté fin septembre en commission des comptes de la Sécurité sociale, le Plffs 2022 a été l’occasion pour Olivier Dussopt, ministre délégué chargé des Comptes publics, d’enfoncer le clou en expliquant : « L’avenir de notre système de protection sociale dépend de notre capacité à relever les défis structurels et […] la sortie de crise devra aussi être l’heure du redressement des comptes publics. Un des leviers concerne les réformes structurelles », dont la réforme des retraites. À l’heure où nous écrivons, l’hypothèse concernant son intégration au Plffs pour l’année 2022 avait toutefois très peu de chances d’être mise en œuvre, le texte devant arriver en première lecture à l’Assemblée nationale à partir du 18 octobre.

Propositions pour une réforme du financement

Si, pour la Cgt, le projet présenté « ne répond à aucun des défis cruciaux posés à la Sécurité sociale », il est l’occasion pour elle de réaffirmer sa « totale opposition » à un nouveau recul de l’âge de départ, quelles qu’en soient d’ailleurs les modalités. Elle demande, dans un communiqué, l’abandon du projet de régime universel que le gouvernement a déjà tenté de mettre en place en 2020 et de suppression des régimes spéciaux de retraite.

Au conseil d’administration de la Caisse nationale d’assurance maladie (Cnam), les administrateurs Cgt ont voté contre. Il y a certes des besoins de financement, liés en particulier aux effets, à la fois directs et indirects, de la crise sanitaire. Mais à l’opposé des mesures régressives contenues pour les satisfaire, ils ont réitéré les propositions faites par la Cgt pour réformer le financement de la Sécurité sociale, propositions qui s’appuient en particulier sur le « socle de la cotisation sociale ». Parmi elles : la remise en cause des exonérations de cotisations sociales ou l’instauration d’une contribution patronale en faveur de l’égalité salariale entre les femmes et les hommes, modulée en fonction des inégalités salariales dans l’entreprise.