Quand les imaginaires numériques mettent le cap au sud

Jusqu’au mois de janvier, « Chroniques », la Biennale consacrée à toutes les formes d’art liées aux technologies, a lieu à Aix-en-Provence, Marseille, Avignon, Arles et Istres.

Édition 059 de début novembre 2024 [Sommaire]

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Boris Labbé, Ito Meikyū (2022). © Boris Labbé.

Depuis les années 1990, avec la démocratisation galopante de l’ordinateur, le domaine des arts numériques ne cesse de s’étendre. Il s’agit d’une forme de création artistique qui a recours à des outils informatiques ou électroniques, ainsi qu’à l’intelligence artificielle et qui, de manière générale, aux sciences et aux technologies. 

La 4e édition de la Biennale des arts numériques, intitulée «  Chroniques  », irrigue les villes d’Aix-en-Provence, Marseille, Avignon et, avec de nouveaux partenaires, Arles et Istres. On annonce 12 expositions, 15 séances sur scène et performances, 80 créations en 32 lieux, 135 artistes dans les 5 villes, 7 programmations associées et 96 partenaires. On attend 100 000 visiteurs.

«  Des algorithmes de recommandation et de personnalisation  » 

Mathieu Vabre, directeur artistique de la manifestation, présente les choses en ces termes  : «  À l’ère numérique, la question du plaisir se fait encore plus prégnante, car elle se manifeste à travers des algorithmes de recommandation et de personnalisation.  » L’exposition entend explorer les différentes facettes du plaisir dans le monde numérique, précise-t-il, «  et les mettre en dialogue avec les enjeux sociaux, politiques et éthiques de notre temps  ».

Les ressources du plaisir en tant qu’éléments de résistance

Le thème du plaisir, retenu cette année, est placé sous le sceau de la pensée du philosophe Michel Foucault (1926-1984). Ne soulignait-il pas que le plaisir est fréquemment utilisé en tant que moyen de contrôle politique, quand les normes sociales décrètent quelles formes de plaisir sont acceptables ou pas  ? Michel Foucault a démontré, à l’inverse, que les ressources du plaisir peuvent être mises à profit, en tant qu’éléments de résistance, voire de subversion, face à des normes sociales oppressives. 

Speculum, du trio néerlandais Smack. © Smack/courtesy Onchaos. 

Cette année, c’est la Lituanie qui est invitée d’honneur 

Après avoir déjà accueilli le Québec, Taïwan et la Belgique, «  Chroniques  » met la Lituanie à l’honneur. La création numérique néerlandaise est également mise en valeur. La grande soirée d’inauguration a lieu à la Friche la Belle de Mai, à Marseille, puis le week-end inaugural se tient à Aix-en-Provence, avec un parcours d’installations lumineuses dans le centre-ville, confrontant la création contemporaine à l’architecture.

Première édition du Marché des imaginaires numériques 

Le volet professionnel a été d’emblée abordé, les 8 et 9 novembre, grâce à la première édition du Marché des imaginaires numériques (Min) et au forum Entreprendre dans la Culture. Des rencontres professionnelles sont également prévues à la clôture de la Biennale.