Platines – Stella se rêve au firmament

Tout juste bachelière, la pianiste monégasque Stella Almondo éblouit par son doigté. Son premier enregistrement est un concentré de romantisme russe, rendant notamment un hommage appuyé au trop méconnu Félix Blumenfeld.

Édition 058 de mi-octobre 2024 [Sommaire]

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Stella Almondo est diplômée en piano du Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris, et semble promise à un bel avenir. À tout juste 18 ans, la jeune Monégasque sort un premier enregistrement profondément russe autour de Rachmaninov, Scriabine et Félix Blumenfeld. L’occasion de découvrir la musique de ce compositeur injustement oublié. Né en 1863 à Elizavetgrad, dans l’actuelle Ukraine, d’une mère polonaise et d’un père juif autrichien, Félix Blumenfeld, pédagogue et chef d’orchestre, dirigea, entre autres, la création du Chant funèbre de Stravinsky. Ardent défenseur de Wagner, il contribua à faire aimer sa musique au pays de Nicolas II, mais ce qui le rendit populaire fut ses pièces pour piano, comme son Étude de concert et ses Préludes qui, tout en étant d’âme slave, assument l’héritage de Chopin, et notamment de l’opus 28.

C’est donc sous le signe du romantisme que Stella Almondo a placé le programme de son disque, avec une Étude op.39 et un Prélude op.23, de Rachmaninov, eux aussi inspirés de Chopin, ainsi que le Moment musical n°4 de l’op.16, dans lequel Stella Almondo montre une grande maîtrise de la main gauche. Enfin, pour conclure cette heure de musique, des œuvres de Scriabine datant d’avant sa période symboliste, mais déjà en recherche d’équivalences entre sonorités et couleurs. Ainsi la Sonate n°2, écrite devant les paysages marins à Gênes, évoquant le «  calme d’une nuit méridionale au bord de la mer  » et les «  sombres agitations de la mer profonde et profonde  ».

Ulysse Long-Hun-Nam 

  • Stella Almondo, Passion, 1 Cd Naïve, 17 euros.