Femmes-hommes : une évidence dans le monde du travail

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Photo : Alix Minde/AltoPress/Maxppp
Un sondage Harris Interactive donne la mesure des attentes vis-à-vis des organisations syndicales.

Pour les Français, c’est une évidence : les inégalités entre hommes et femmes touchent avant tout le monde du travail. C’est évidemment flagrant concernant les salaires pour 80 % des sondés, ainsi que pour l’accession à des postes à responsabilité (79 %). Ce constat est d’autant plus notable que l’opinion publique estime plutôt que la société change et évolue, singulièrement dans le cadre de la famille ou du couple, qu’il s’agisse de la répartition des tâches ou de l’éducation des enfants. Le travail, en revanche, apparaît comme le lieu où l’égalité ne progresse pas, où les questions liées aux salaires et aux responsabilités restent en butte à des obstacles majeurs.

Le sondage  souligne ainsi : « Les femmes, principales concernées par ces obstacles dans le cadre du travail, déclarent, pour 44 % d’entre elles, des difficultés à progresser professionnellement ou à concilier vie personnelle et professionnelle, quand 42 % identifient des écarts de salaires en leur défaveur face à des collègues du sexe opposé pour un travail équivalent. Les remarques sexistes seraient également le lot de 39 % des femmes qui travaillent, dans le même temps qu’elles décrivent un manque de prise au sérieux de leurs compétences, soit via l’absence de respect de leur autorité (38 %), soit par un manque de confiance pour mener à bien un projet (35 %). De manière générale, les Françaises issues des catégories supérieures, davantage confrontées à des problématiques d’avancement professionnel, ou plus sensibles à la question, ont davantage noté des freins à leur carrière en fonction de leur genre. »

Eu égard à la dimension globale de l’enjeu de l’égalité entre femmes et hommes, les salariés des deux sexes considèrent que tous les acteurs pouvant exercer une force pour réduire ces inégalités ont un rôle à jouer. Il faut noter que c’est d’abord vers les entreprises qu’ils et elles se tournent (46 % jugent qu’elles ont un rôle tout à fait prioritaire) et ensuite vers l’État, comme producteur de lois (43 %). Les syndicats n’arrivent qu’en cinquième position – 28 % estiment qu’ils ont un rôle « tout à fait prioritaire » et 40 % un rôle « plutôt prioritaire ».

Cela indique un niveau global d’attente fort (68 %), contre 31 % qui estiment qu’ils n’ont pas de rôle prioritaire dans ce domaine. Le chiffre de 68 % confirme le caractère prioritaire de ce champ revendicatif et l’ampleur des attentes vis-à-vis des organisations syndicales. Mais le classement en cinquième position – après les entreprises, les pouvoirs publics, les femmes puis les hommes – indique sans conteste un déficit de présence et de prise en charge. Ce qui, d’une certaine façon, constitue une indication claire quant aux priorités revendicatives à adopter…

L’Observatoire de l’égalité femmes-hommes : Une étude Harris Interactive (septembre 2018)
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